Le mandat du président Hery Rajaonarimampianina à la tête de la République entrera bientôt dans sa troisième année. Et oui, le temps passe vite ! On se rappelle qu’en cette période, en 2013, deux candidats issus du premier tour des présidentielles s’affrontaient à travers une campagne de propagande électorale des plus rudes et intenses. Deux camps bien distincts rivalisaient de programme pour attirer des électeurs. Le plus rassurant à cette époque a finalement remporté la victoire.
Des changements en perspective
Aujourd’hui, 22 mois après son investiture, le président Hery Rajaonarimampianina apparaît plus sûr de lui, plus tenace que jamais dans la conduite des affaires de l’Etat. L’Exécutif a politiquement survécu à ses deux premières années où l’Assemblée nationale ne lui a pas facilité la vie. Le président de la République, en particulier, est sorti de cette période de déstabilisation. Il a réussi à renforcer ses assises politiques à travers les élections communales et apparaît moins dépendants des alliances et de la classe politique opportuniste. Bousculé aujourd’hui par les bailleurs de fonds, il n’a plus le temps de se tourner les pouces. Les réformes promises l’attendent plus que jamais. Sur le terrain de l’assainissement, du renforcement de l’Etat de droit, de la bonne gouvernance et de la lutte contre la pauvreté. Il doit maintenant répondre aux attentes de la population et prouver à travers des résultats significatifs la réalisation de ses promesses électorales. La grande porte d’un second mandat en 2018 lui sera ouverte facilement, s’il arrive à bien mener les réformes. Mais d’ici là, beaucoup d’eau coulera sous le pont. L’atteinte des objectifs ne manquera pas d’entraîner des changements d’hommes. L’expérience passée permet de trier les bons grains de l’ivraie. Des rumeurs sur un changement de gouvernement inévitable est dans l’air après les élections sénatoriales. Elles se sont amplifiées avec les problèmes de santé du Premier ministre actuel en «check up » dans un hôpital parisien. C’est sans pour ne pas avoir à répondre à des questions sur l’état du chef du gouvernement que le président de la République est rentré mardi sans tam-tam de Bruxelles alors qu’il vient de signer l’approbation d’une enveloppe de 518 millions d’euros de l’Union européenne en faveur de Madagascar. Quoi qu’il en soit, l’année 2016 est perçue comme celle du véritable départ sur tous les plans. Des changements en perspective. Le président Hery Rajaonarimampianina n’aura à peine que deux ans pour faire la différence, la dernière année de son mandat entrera déjà dans la période de compétition pour les présidentielles d’avec ses concurrents. On se souvient qu’une trentaine de candidats ont déposé leur candidature en 2013. Il pourrait y en avoir autant en 2018.
Zo Rakotoseheno