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dimanche, mai 4, 2025
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Jour férié du 23 avril : Des coûts économiques de plusieurs milliards d’ariary

Madagascar met tout en œuvre pour bien accueillir les délégations au Ve Sommet des chefs d’État et de gouvernement de la COI.

La décision de décréter férié le 23 avril pour accueillir le Sommet de la COI, qui prolonge le long week-end pascal, réjouit les salariés mais inquiète les acteurs économiques face aux pertes de productivité et aux impacts sociaux.

L’économie sera à l’arrêt. Alors que la population malgache s’apprête à profiter d’un long week-end exceptionnel – entre les célébrations de Pâques et le jour férié décrété le mardi 23 avril 2025 pour la visite des délégations du Ve Sommet des chefs d’État et de gouvernement de la COI (Commission de l’Océan Indien) – une autre réalité se profile en toile de fond : le coût économique d’une semaine quasi blanche. Officiellement annoncé comme jour férié, chômé et payé sur l’ensemble du territoire national, ce mardi s’ajoute aux fêtes pascales, formant ainsi un pont prolongé qui réjouit les salariés. Pour les travailleurs du secteur formel, c’est un congé de plus, rémunéré. Mais pour les employeurs, notamment dans les secteurs productifs, commerciaux et industriels, l’impact est tout autre. Avec seulement trois jours ouvrés sur sept, la productivité hebdomadaire risque de chuter brutalement, affectant la chaîne économique à plusieurs niveaux.

Une économie sous tension. Selon les données de la Banque mondiale, Madagascar comptait plus de 16 millions d’actifs en 2023, dont près d’un quart travaillent en milieu urbain. Si l’on fait le compte, ce seront des dizaines de millions d’heures de travail, qui seront perdues à cause de ce jour férié du 23 avril 2025. En outre, une bonne partie de cette population travaille dans le secteur informel, où l’interruption même d’un seul jour peut se traduire par une perte immédiate de revenus. Pour une large partie de la population, notamment les vendeurs de rue, les transporteurs, les journaliers et autres petits commerçants, chaque journée chômée est une journée sans pain. Pourtant, le marché hebdomadaire d’Andravoahangy sera fermé le mercredi prochains, selon les informations. Des décisions qui, au nom de la sécurité ou de la logistique événementielle, mettront à l’arrêt des centaines d’activités économiques informelles. Une couche de la population déjà vulnérable pourrait en subir les conséquences les plus lourdes.

Les enjeux derrière le prestige

Si l’accueil du Sommet de la COI est une opportunité diplomatique majeure pour Madagascar, renforçant sa visibilité dans la région, il n’en demeure pas moins que le calendrier choisi pose question. Faut-il sacrifier l’élan économique d’une semaine entière pour une rencontre politique, aussi prestigieuse soit-elle ? Dans un pays où le taux de pauvreté est le plus élevé au monde, le moindre ralentissement de l’activité impacte des millions de familles.

Dilemme récurrent. Ce type de situation n’est pas nouveau. À chaque grand événement international, la priorité est donnée à l’image du pays, parfois au détriment de la dynamique interne. Certes, les retombées économiques indirectes – en termes d’investissement, de visibilité ou de coopération – peuvent exister à moyen terme. Mais l’urgence du quotidien ne se nourrit pas de promesses diplomatiques. Elle repose sur le maintien des circuits économiques, aussi modestes soient-ils. Cette situation relance la question d’une meilleure coordination entre événements officiels et continuité de l’activité économique. Il est possible de garantir la sécurité d’un sommet international sans paralyser tout un pan de l’économie. Cela nécessite anticipation, communication claire, et surtout une prise en compte des réalités sociales du pays. À l’heure où le gouvernement affiche des ambitions de relance économique et de réduction de la pauvreté, ce long week-end imposé apparaît comme un paradoxe criant. Fêter l’intégration régionale tout en fragilisant les plus précaires ? L’équation mérite, plus que jamais, d’être repensée.

Antsa R.

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2 Commentaires

  1. Les entreprises sont fermées depuis vendredi saint.
    Vendredi, samedi dimanche, lundi, mardi, mercredi, jeudi,
    Combien de jours à payer sans produire. Comment les patrons vont payer les salaires après. Surtout que le mis de mai est truffé de jours fériés 🤔😱😭

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