Le régime actuel semble avoir réussi à éviter les écueils d’une explosion sociale que les analystes disaient imminente. La réaction rapide de l’équipe gouvernementale a éteint le feu qui couvait depuis longtemps et qui a failli mettre à mal le semblant de paix sociale actuelle. Nos dirigeants savent qu’ils ne peuvent plus dormir sur leurs lauriers et que la situation peut à tout moment basculer.
Des dirigeants sur le qui-vive
Le délestage dont les conséquences ne semblaient pas inquiéter les responsables a subitement fait sortir des habitants de quartiers sévèrement lésés dans la rue. L’accumulation de frustrations ressenties depuis le début de l’année a provoqué un déchaînement de violence qui aurait pu être le prétexte de pillages et de destruction. Les manifestants qui, pour la plupart, n’étaient pas des voyous sont très vite revenus à la raison après l’intervention immédiate de la Jirama. Cela a permis de faire prendre conscience à nos dirigeants que la population est arrivée à un point tel qu’elle peut à tout moment se lâcher. Ces derniers se sont jusqu’à présent sentis rassurés par la passivité apparente des citoyens. Aucun opposant sérieux n’était là pour relayer ce mécontentement. Ils ne se sont donc pas inquiétés des conséquences de la série de hausses survenues presqu’en même temps. C’est un véritable mouvement de panique qui les a saisis quand ils ont vu la montée du mécontentement populaire. Ils ont pu sentir que les Malgaches ne pouvaient plus s’en sortir et que tôt ou tard, ils basculeraient dans une certaine violence si on n’y prenait pas garde. Malgré des forces de l’ordre prêtes à empêcher toute manifestation, le régime n’a pas voulu prendre le risque de voir la situation dégénérer. L’équipe gouvernementale est sur le qui-vive et cherche des solutions pour stopper le mécontentement qui monte petit à petit. Les rumeurs de remaniement reviennent en ce moment, preuve que tout sera fait pour essayer de sortir de l’impasse actuelle.
Patrice RABE