La hausse est arrivée par surprise, presque en catimini à l’aube de ce lundi. Ce fut la sidération chez les citoyens. Il n’y eut aucune véritable réaction car de nombreuses stations-services n’ont pas embrayé tout de suite sur cette augmentation. Tout le monde, néanmoins, était préparé à cette nouvelle, mais il était trop tôt pour mesurer ses répercussions. En tout cas, il ne va pas falloir bien longtemps pour voir la tendance haussière prendre place dans tous les domaines et personne ne sait comment va évoluer la situation.
Des doutes et des incertitudes à dissiper
Le secteur du transport devait être le premier à réagir. L’UCTU avait déjà pris les devants en annonçant que le prix du ticket des taxis-be devrait passer à 1 000 ariary, mais il s’agissait d’un souhait. Hier, les usagers ont continué à payer les 500 ariary sur leur trajet habituel, mais on sait que la situation va certainement très vite évoluer. Certains taxis-brousse ont déjà relevé leur tarif et sont passés du simple au double. Néanmoins, la rencontre des transporteurs avec le président de la République, hier soir, va ramener leurs vœux d’ajustement des prix à de plus justes proportions et amoindrir les soucis des consommateurs. Mais l’avenir n’est pas écrit et il y a beaucoup d’incertitudes sur la manière dont les différents secteurs de l’économie vont être impactés. Les autorités sont en train de chercher des solutions pour venir en aide à une population qui est plus que jamais fragilisée. On ne sait pas quels leviers les responsables vont utiliser pour ne pas asphyxier les couches sociales les plus défavorisées. Les aides octroyées en nature et en numéraire sont certainement déjà envisagées, mais elles ne pourront pas suffire car elles sont limitées. La loi du marché va dicter l’évolution d’une situation qui n’obéit plus aux règles normales. Les jours à venir vont être décisifs car on saura si l’État va réussir à dissiper la crainte des Malgaches.
Patrice RABE