Dans dix jours, les Français vont se rendre aux urnes, une occasion de passer au premier tour de l’élection présidentielle. À ce stade, il n’y a pas de réelle incertitude pour le résultat qui sortira des urnes, mais ce sont les pourcentages de vote pour l’un ou l’autre des candidats qui peuvent susciter l’intérêt. Mais on peut laisser planer le doute car même si on peut miser sur la glorieuse incertitude des urnes et se dire qu’il n’y a pas de vérité écrite, une élection n’est pas gagnée d’avance pour le président sortant.
Des écarts en train de se resserrer
Au soir du premier tour de l’élection présidentielle de 2002, c’est un véritable coup de tonnerre qui avait ébranlé le ciel politique français. Le candidat du front national Jean Marie Le Pen était qualifié pour le second tour devançant le Premier ministre Lionel Jospin que tout le monde voyait affronter Jacques Chirac au second tour. La déception fut immense dans le camp socialiste et amena son champion à dire qu’il abandonne la politique. On connaît la suite des événements. L’élection de Jacques Chirac ne fut qu’une formalité. On peut par la suite connaître les raisons de la déroute d’un Lionel Jospin trop confiant. Aujourd’hui, le cas de figure n’est pas le même mais le président sortant, même s’il caracole en tête des sondages, est en train de s’apercevoir qu’il n’aura pas une victoire facile. Il a parfaitement géré la pandémie de Covid-19 et a supporté financièrement les Français. Il a aidé les entreprises, en les aidant à traverser la crise. Le pays est tiré d’affaires et il n’y a pas de rebond de l’épidémie de Covid. La guerre russo-ukrainienne lui a permis de se forger l’image d’un Chef d’État, président de l’Union européenne, interlocuteur privilégié du maître du Kremlin. Sa cote de popularité a été au zénith, atteignant les 30%. Ses adversaires se sont plaints de cette posture de président qui l’avantageait, mais les Français l’ont acceptée. Il finit quand même par annoncer sa candidature. Il a continué à assumer son rôle de président, mais il doit prêter le flanc à la critique. Un léger fléchissement est apparu dans les sondages. Ses adversaires ne le ménagent pas, Marine Le Pen se prend à rêver d’un duel très serré au second tour et pourquoi pas d’une victoire à l’arraché. Ses partisans y pensent très fort en tout cas.
Patruce RABE