Un conflit ou une guerre a le même effet qu’un coup de pied dans une termitière. Il libère ainsi des forces un moment, terrées, dans un coin de la mémoire ou de la conscience collective. La guerre d’Ukraine a jusqu’ici révélé que le curseur des évaluateurs des puissances dans le monde gagne à être bougé.
Tous les spécialistes de la question militaire s’accordent à énoncer que les trois puissances en haut du tableau sont les USA, la Russie et la Chine. En premier lieu, l’appareil militaire russe ou ex-soviétique, longtemps considéré comme le second entre les USA et la Chine est pointé comme très défaillant tant en termes d’effectifs qu’efficacité de ses équipements. Les effectifs des composantes de cette armée sont éloquents mais une approche systémique comme l’affirme les faits de cette guerre conclut une inefficacité flagrante. C’est l’observation la plus significative cette opération dite militaire. Puis, les forces de frappe US et chinoises, faute de présences effectives sur les champs de batailles, elles ont pour elles le bénéfice du doute, et leurs prouesses techniques étalées ici et là plaident pour leurs places de première et de troisième puissance militaire du monde.
Puis il y a les intrus dans le palmarès, des pays qui ne figurent pas dans les grands fournisseurs d’armes mais apparaissent comme des futures puissances militaires potentielles qui vont bouleverser l’équilibre du monde.
D’abord, l’Allemagne grande vaincue de la dernière grande guerre et qui ,en principe ,ne dispose pas d’une armée opérant hors de son territoire ,pourtant, ses armes notamment les chars d’assaut ont contribué pour une large part à l’insuccès des forces russes. Pendant ce temps , l’autre grand vaincu, qu’est le Japon trépigne aussi pour changer sa constitution , une éventuelle invasion de Taïwan y est aussi pour beaucoup.
Puis les deux vraies inattendues, la Turquie et l’Iran, longtemps considérées comme des « militaires cadets », les voilà propulsés comme puissances à redouter pouvant déstabiliser la géopolitique telle qu’on la lit actuellement. La Turquie avec une économie dans un élan dynamique, lorgne pour une présence plus substantielle dans l’ancien Empire Ottoman et même en Afrique . Les drones livrés à la Russie et considérés comme particulièrement efficaces sont là comme signes de nouveaux temps. Il en est de même si on cite l’Iran, considéré comme presque comme un « Etat-voyou ». L’ère des « kalaks » à moins 500 $ semble révolu pour laisser la place à des « joujous » volants tout aussi déstabilisateurs.
M.Ranarivao