« Madagascar n’est pas un pays en crise », a affirmé le président de la République lors du dialogue politique entre les autorités malgaches et les représentants de l’Union Européenne. Il a ajouté que le pays a besoin de stabilité pour avancer sereinement. Ces propos du chef de l’État ont certainement été appréciés à leur juste valeur par une population malgache qui ressent pleinement les effets des crises s’étant abattues sur la Grande île ces deux dernières années. La population est par la force des choses obligée de s’adapter à une réalité qui est de plus en plus amère et qui ne lui laisse aucun espoir.
Des Malgaches qui restent lucides
Le chef de l’État assure que ce qui lui importe, c’est de veiller à la santé du pays, au bien-être de son peuple et à la reprise économique. Ces déclarations reflètent certainement sa pensée profonde, mais elles ne se traduisent cependant pas dans la réalité vécue par la population malgache. Pour le moment, on est bien loin de la reprise économique souhaitée. Le pays vit, vaille que vaille, une certaine stabilité car malgré toutes les difficultés, les Malgaches restent modérés dans leur attitude. La fièvre contestataire gagne cependant certains secteurs et le ton enfle pour la réclamation de ce qui est dû. Les débordements sont assez vite maîtrisés, mais le malaise persiste. La montée de l’insécurité qui se traduit par la multiplication d’attaques meurtrières menées par des « dahalos » n’est pas faite pour rassurer une population aspirant à une vie paisible et sereine. Mais les conditions ne sont pas réunies pour que cela se produise. Le climat social s’est dégradé et la situation économique ne fait que l’amplifier. Les problèmes qui se posent actuellement demandent de la part des dirigeants un savoir-faire dont ils disent pouvoir faire preuve. Les Malgaches sont lucides et ils ne croient plus aux propos rassurants qu’on leur tient.
Patrice RABE
Très juste ! Avec un revenu moyen par habitant divisé par 10 en 22ans d’indépendance , 78% des 28 millions d’âmes vivant avec moins de 2 ou 3 €/ jour pour un ménage de 5 personnes, avec une terrorisation croissante des villages et des villageois, comme en témoigne le récent massacre de 39 villageois de Ambolotarakely , (70 kms de la capitale) enfermés et brûlés vifs de nuit dans leurs maisons (les suspects auraient tous été relâchés malgré leurs aveux de complicité et/ou de participation active) ….et quelques 1,6 millions d’affamés à mort dans le Sud (Anosy – Andry – …) , le pays Madagascar « n’est pas en crise » , dès lors que la crise sous-entend une période de crispation avant un retour à la situation d’avant , soit celle prévalant du temps de la colonisation française .
Non,le pays n’est pas en crise …pour quelques happy few , les mêmes ! Quant aux autres 78 à 80% de la population , les derniers , les premiers parlent pour eux . C’est la démocratie .
Il faut des personnes qui son au pouvoir aiment d’avantage leur pays si non on avance pas trop de l’argent à l’extérieur
@Baba
Une impression forte domine : les dirigeants malagasy n’ont pas le feu sacré , la foi nationaliste , la foi dans Madagasikara . Cette absence ou insuffisance de fibre nationale expliquerait que tous , sans exception , ils se préparent et construisent une base de repli, de retraite dorée à l’étranger , en Europe souvent , en France préférentiellement…au cas où . A l’opposé de cette défiance incompréhensible , la communauté internationale financière ne cache pas son espoir ….de faire de Madagasikara (50 millions d’habitants consommateurs dans pas longtemps) un Eldorado pour leurs industries , production et consommation .
En conclusion , les dirigeants malagasy qui accèdent au pouvoir manquent à la fois de culture , d’ambition et d’amour désintéressé . Oups !