La Grande île suffoque et ses habitants n’en peuvent plus de vivre dans cette chaleur qui est handicapante. Les Hautes Terres sont logées à la même enseigne que les contrées arides des provinces. Aussi loin que portent nos souvenirs, il n’y a jamais eu ces pics de température dépassant les 40° à la fin du mois de novembre. Ce qui est d’autant plus grave, c’est ce déficit pluviométrique qui empêche les sources d’eau de se reconstituer. Comment en est-on arrivé là ? L’image satellite de la Grande île explique tout. La presque totalité du territoire est d’une couleur ocre sans végétation et l’on remarque avec tristesse les ravages des feux de brousse. C’est un véritable sauvetage de la nature malgache qui doit être entrepris. Il faut se mettre à l’œuvre sans tarder.
Des mesures d’urgence pour pallier la situation dramatique actuelle
La dégradation de l’environnement a commencé depuis très longtemps et s’est accélérée durant ces dernières années sans que les régimes successifs aient mis les moyens nécessaires en œuvre pour y remédier. Les saisons de reboisement organisées ont été plutôt folkloriques et n’ont donné aucun résultat . Les parcelles où des plants d’arbre mis en terre n’ont bénéficié d’aucun suivi et ont été incendiés par des criminels. Les forêts primaires ont été dévastées par des populations en quête de terres à défricher. On ressent aujourd’hui les conséquences de toutes ces dégradations. Les saisons sont bouleversées. La pluie qui commençait à tomber au début du mois d’octobre n’est pas là en cette fin du mois de novembre. Les conséquences se font sentir de manière dramatique tant sur le plan économique qu’humain. On est arrivé à un stade où la sécheresse a gagné de nombreuses régions. Neuf d’entre elles sont en état d’urgence climatique et doivent être ravitaillées par les autorités. Tout le monde est conscient de la gravité de la situation. Pour le moment, il s’agit de venir au secours des populations en détresse. La politique de reforestation mise en place par le régime ne donnera des résultats que sur le long terme .
Patrice RABE