A un peu plus de trois mois du premier tour de l’élection présidentielle, on ne sent pas ce frémissement de l’opinion qui, dans les grandes démocraties, est annonciateur d’un grand changement. Avant les consultations populaires précédentes, les campagnes électorales étaient stéréotypées. Pour attirer les citoyens, il y avait un plateau d’artistes de renom et la distribution de T-shirts et de sommes d’argent. Aujourd’hui, tout le monde critique ces pratiques, mais on pressent qu’elles ne seront pas abandonnées.
Des pratiques électorales qui n’ont pas changé
L’ancien président de la transition a mis en avant sa science de l’événementiel lors de sa tournée dans les provinces. Mais le summum a été atteint lors de son meeting au Palais des Sports où de l’avis des spécialistes, son équipe s’est surpassée. Cet allant qu’il imprime lors de ses apparitions publiques est son atout majeur. L’effet d’entraînement lors de ses déplacements est réel et il a pris un certain avantage sur ses adversaires. Une cérémonie qui avait été présidée par l’actuel chef de l’Etat à Mahamasina avait été l’occasion d’une distribution de produits de première nécessité, provoquant un pugilat entre les personnes présentes sur place. La scène s’était déroulée au vu et au su de tous et avait provoqué un véritable scandale. Depuis, l’équipe entourant ce dernier a certainement changé son fusil d’épaule, mais les pratiques sont moins voyantes. Les déclarations de candidature vont s’accélérer dans les jours à venir. Et les personnalités qui ne vont pas se cantonner à des déclarations d’intention vont eux aussi utiliser des moyens substantiels pour faire des rassemblements populaires dignes de ce nom. La recette est la même : il est nécessaire d’avoir une pléiade de vedettes musicales pour chauffer le public avant l’entrée triomphale du candidat. Les messages seront ensuite distillés au fur et à mesure.
Patrice RABE