Depuis la ré-institution du Sénat en 2000, le nom du président commençait toujours par un RA. Il y avait même un double …RA avec Rajemison Rakotomaharo qui devait succéder à Rakotomanana Honoré en 2002, avant de laisser à son tour à Randriasandratriniony Yvan le perchoir de la Chambre haute qui vient d’être reconquis par le même Rakotomanana.
Des Ra… aux commandes !
Faut-il un patronyme qui commence par un RA pour avoir des chances de devenir président du Sénat ? Ni Kolo Roger ni Riana Andriamandavy n’aura été l’exception qui confirme la règle si c’en est une. De toute façon, les noms qui commencent par RA sont très courant. C’est d’ailleurs le cas des autres chefs d’Institution qui sont de surcroît des RAKOTO. A savoir, le président de la République Rajaonarimampianina dont l’autre patronyme est Rakotoarimanana ; l’ancien devenu nouveau président du Sénat Rakotomanana Honoré ; l’actuel et peut-être futur ex-président de l’Assemblée nationale Rakotomamonjy Jean-Max ; le président de la HCC Rakotoarisoa Jean Eric. Seul le Premier ministre Ravelonarivo Jean n’est pas un Rakoto. Même le président de la CENI en est un en la personne de Rakotomanana Hery. Idem pour la plupart des grands responsables de la sécurité, en l’occurrence, le ministre de la Défense nationale, le général Rakotozafy Dominique ; le commandant de la gendarmerie, le général Rakoto François ; le chef de l’EMMOReg Analamanga, le général Rakotomahanina Florens… La liste est loin d’être exhaustive pour n’y ajouter que le ministre d’Etat Rakotovao Rivo. En tout cas, tous ces RA et/ou Rakoto n’appartiennent pas à la même descendance. Tel que le dit un proverbe malgache, « ny anarana tanim-boanjo ». Ce qui signifie littéralement que « les noms sont comme un champ de cacahuètes ». Tout le monde est libre d’en planter. Quel que soit son origine, sa race, sa religion, son sexe… Cette absence de discrimination basée sur ceci ou cela, n’est toutefois pas incompatible avec le souci d’équilibre régional consacré par une loi non écrite qui est loin de tomber en désuétude. Et qui veut notamment que les deux chefs de l’Exécutif ne soient pas issus d’une même province ou d’une même région. Reste à savoir si le locataire de Mahazoarivo sera aussi un Rakoto ou restera un RA. En tout état de cause, un dirigeant ne doit pas être un Babakoto accroché à son arbre généalogique ni un Ra prêt à quitter le bateau Madagascar après l’avoir fait couler.
R.O