Marc Ravalomanana est libre comme l’air depuis que le décret de son placement en résidence fixe a été abrogé en conseil de ministres. Ses adversaires politiques ne continuent pas moins d’en vouloir aux Assises nationales sur la réconciliation nationale du FFKM qui ont réclamé et permis cette libération. Ils considèrent l’ancien exilé d’Afrique du Sud comme le seul bénéficiaire des Assises. Il n’y a aucun doute cependant, la majorité de la population est satisfaite de la décision prise en conseil des ministres qui redonne sa vie de citoyen libre à l’ancien président de la République.
Des réformes appropriées
Bien qu’une des résolutions, réclamant la dissolution de toutes les Institutions à l’exception de la présidence de la République, lues à l’issue des Assises ait soulevé le tollé au niveau des députés, la suspicion persiste même si le président de la République Hery Rajaonarimampianina a déclaré récemment à Sainte –Marie qu’il n’envisage pas une dissolution immédiate de l’Assemblée nationale. Des propos qui devraient rassurer des députés terrifiés à l’idée de perdre leur siège et de ne pouvoir le retrouver qu’après une nouvelle élection. Le président de la République qui a engagé sa signature sur le document final des Assises comportant les résolutions n’en appliquera certaines qu’après mûre réflexion. On peut supposer que l’Assemblée nationale en fait partie même si des députés continuent de concocter dans les coulisses à travers une collecte de signatures le dépôt d’une motion d’empêchement et d’une motion de censure. Ni l’une ni l’autre n’ont véritablement de chance d’aboutir dans la mesure où les intérêts politiques sont grandement divergents au sein de l’Assemblée nationale surtout après les Assises nationales. Le gouvernement qui n’est pas non plus favorable à une remise en cause avant terme ne souhaite être jugé sur la performance de ses membres qu’à la fin des cent jours fixés par le Premier ministre à la mi-juin. Quant à la FFM, l’Institution semble être la plus fragile de toutes. Mais on penche davantage dans l’opinion pour sa recomposition que pour sa dissolution. Quoi qu’il en soit, au-delà de la polémique sur le leadership de la réconciliation nationale, ce sera grâce aux résolutions des Assises nationales que le président de la République pourra s’engager davantage dans les réformes indispensables pour renforcer l’ Etat de droit, inciter à la bonne gouvernance, défendre une démocratie responsable et lutter efficacement contre la pauvreté. Il ne sera pas possible, sans réformes appropriées, d’aller de l’avant et de faire du pays une nation moderne et prospère.
Zo Rakotoseheno
