Le Sud de la Grande Île s’est toujours senti abandonné par tous les régimes qui se sont succédé. Parler du “kere” et de la sécheresse qui sévissent n’est plus un sujet banal. Il a été plusieurs fois évoqué dans nos colonnes, mais il n’y a eu aucune réaction significative du pouvoir en place pour répondre à l’appel d’une population désespérée. Le président de la République a pris aujourd’hui la mesure de la catastrophe humanitaire qui est en train de survenir. Le régime en place a donc, dans un premier temps, organisé cette opération « vonjy aina » qui s’apparente au sauvetage d’une population à bout de force, et a affirmé sa détermination à apporter des solutions pérennes aux problèmes de ce Sud qui s’est toujours senti déshérité. Les déclarations faites sont porteuses d’espoir, mais il reste à savoir si les promesses seront véritablement suivies d’effets.
Des solutions pérennes pour le Sud de l’île
Les habitants d’Ambovombe Androy et des contrées avoisinantes ont toujours connu cette sécheresse dévastatrice occasionnant famine ou “kere” et malnutrition. Nous nous souvenons de cette catastrophe de 1992 qui avait poussé le régime du professeur Zafy Albert à organiser une sorte de “live aid ” semblable à celui d’Ethiopie. La mobilisation avait été nationale et les dirigeants avaient dit qu’ils feraient en sorte que cela ne se reproduirait plus. Mais les problèmes ont ressurgi sans que les autorités mettent en place un véritable plan de développement du Sud. Trente ans après, on en est toujours au même point. Le régime de Hery Rajaonarimampianina a mis en place un projet d’adduction d’eau lancé avec l’aide de bailleurs de fonds. Le président Andry Rajoelina l’a repris à son compte après son arrivée au pouvoir, mais aucune avancée significative n’a eu lieu. L’UNICEF et différentes ONG n’ont pas cessé d’attirer l’attention sur la situation alarmante des populations locales sans que le pouvoir en place réagisse. Il a fallu que la presse internationale s’en émeuve pour que le régime réagisse. Le président a donc pris les choses en main. La distribution de vivres et de produits de première nécessité a eu lieu, mais ce sont de véritables solutions qui doivent être prises. A présent, les promesses ont été faites et l’on attend qu’elles se réalisent.
Patrice RABE.