Les deux candidats du second tour sont très occupés par les calculs d’épicerie. Qui me rejoint, qui ne me rejoint pas ! L’heure est à la séduction. Ils ne peuvent pas faire autrement. Il faut se bouger. Les résultats qu’ils ont enregistrés au premier tour sont loin de permettre de remporter les élections présidentielles. Jean Louis Robinson a besoin de 30% de voix, Hery Rajaonarimampianina de 35% pour monter sur le podium. Il leur faut maintenant trouver des thèmes porteurs pour attirer les voix des électeurs qui leur manquent.
Des thèmes porteurs
Le secteur privé n’a attendu ni l’ouverture de la campagne, ni les résultats définitifs du premier tour pour inviter les deux pressentis du second tour à parler de l’avenir économique. L’institut d’études politiques de Madagascar lui a entamé le pas, plus ou moins sur le même thème. Résultat, les deux sont excellents sur leur programme respectif. Le FFM (conseil national de réconciliation) veut aussi les interroger pour sortir par la grande porte et non plus par la petite. La réconciliation sera au menu du débat qu’elle organise entre les deux candidats. Au niveau des alliances, les battus au premier tour rechignent à donner des consignes. Il leur semble plus intéressant de ne point en donner et de négocier par la suite avec le gagnant. Les Hajo Andrianainarivelo, Roland Ratsiraka et Camille Vital font la fine bouche. Ils représentent ensemble plus de 20% et sont plus favorables au «ni Ravalomanana, ni Rajoelina» qu’au choix d’un candidat défini au second tour. Néanmoins, les alliances ne seront réellement rendus publiques que lorsque la campagne débutera. Pour le moment, Saraha Georget Rabeharisoa et son parti vert, Ny Rado Rafalimanana ont déclaré soutenir Jean Louis Robinson. Emile Ratefinanahary (Vazaha) amène le TIM derrière Hery Rajaonarimampianina, mais Raharinaivo, le fondateur n’accrédite pas l’équipe qui se prononce au nom du parti. Bien des partis et d’organisations politiques risquent de se fracasser à cause des divergences sur le candidat à soutenir. Il n’est pas dit pourtant que les consignes de vote seront suivies par les électeurs. Les alliances n’auront pas forcément les effets escomptés. Pour les voix qui leur restent à trouver, c’est avec une campagne de propagande efficace qu’ils arriveront à les obtenir. La séduction des électeurs passe par plus de moyens matériels et humains. Les candidats ne doivent oublier dans leur tournée aucune région du pays. Mais le plus déterminant restera les thèmes de propagande porteurs, en rapport avec des solutions réalistes et concrètes pour sortir le pays de la crise. La victoire au second tour du scrutin reviendra au candidat qui persuadera les électeurs qu’il représente vraiment la solution aux problèmes.
Zo Rakotoseheno