Ils ont quitté le pays dans l’espoir d’une vie meilleure, en finançant eux-mêmes leur voyage. Une bien triste réalité pour cette vingtaine de jeunes qui lancent aujourd’hui un appel au secours face à ce qu’ils endurent. Selon le rapport de Marco Rabenefitra, un Malgache vivant à Dubaï et qui a décidé de leur porter assistance en tant que compatriote : « Ils (les victimes) se trouvent aux Émirats arabes unis après avoir été recrutés par un étranger — non natif des Émirats arabes unis — opérant dans le secteur de la construction. L’employeur leur a confisqué leurs passeports, les a logés dans un hébergement indécent, entassés dans une petite pièce comme des sardines, et ils n’ont jamais touché leur salaire. Ils peinent même à trouver de quoi se nourrir. » Réduits à ce que Marco Rabenefitra qualifie « d’esclavage moderne », ces jeunes Malgaches sont à bout de force et complètement désorientés. Ils ne peuvent même pas sortir du lieu où ils sont logés, faute de documents. Alerté par la situation, Marco Rabenefitra a pris les choses en main et les a conduits au ministère du Travail à Dubaï. « Une procédure est en cours et nous attendons avec beaucoup d’espoir sa suite. L’objectif est d’identifier le responsable de cet esclavagisme entre compatriotes et, dans la mesure du possible, de l’obliger à régulariser la situation par voie judiciaire. Ensuite, si les choses tournent mal, il faudra trouver un moyen de rapatrier les victimes. Elles ne tiendront pas longtemps dans ces conditions de vie », explique l’opérateur malgache qui leur a apporté son soutien. Loin d’être un cas isolé, d’autres Malgaches subissent le même sort dans plusieurs villes des Émirats arabes unis, notamment à Abou Dhabi, Charjah, Foujaïrah et Dubaï. « Nous connaissons la situation précaire à Madagascar. Les jeunes cherchent une issue, et beaucoup se rendent aux Émirats arabes unis. Il n’y a rien de mal à cela, mais l’exploitation humaine, ou pire, le trafic de personnes, est totalement intolérable. C’est ce qui m’a poussé à leur venir en aide en urgence». À Dubaï, les procédures avancent généralement rapidement, et l’issue de cette affaire pourrait évoluer dans les prochains jours.
D.R
