
Face à tout ce qu’on dit et médit autour de l’affaire Ambohimalaza, la Procureure de la République (PR) auprès du Tribunal de Première Instance (TPI) d’Antananarivo, Narindra Rakotobe s’est rendue hier, à l’Hôpital Joseph Ravoahangy Andrianavalona.
Secret de l’instruction
Constater de visu l’état de santé de la « propriétaire » de l’anniversaire et de ceux qui sont encore sur leur lit d’hôpital. Tel était le but de la « visite » inopinée à l’HJRA de la PR du TPI de Tana. Elle n’a rien caché, sans pour autant tout dévoiler. « La Justice est tenue par le secret de l’instruction, qui est un principe fondamental du droit pénal », persiste et signe la cheffe du Parquet. Elle apporte ainsi la réplique à ceux qui réclament la publication des résultats d’analyse. Tout ce qu’elle a bien voulu dire, c’est qu’il s’agit bel et bien d’un empoisonnement. « Le dossier est communiqué aux avocats des parties », a-t-elle fait savoir, non sans souligner que la défense n’a pas non plus le droit de violer le secret de l’instruction. Elle explique également que la substance toxique n’a pas été révélée, afin d’éviter de donner à certains des idées noires.
Eléments à charge
« En dehors du secret de l’instruction, rien n’est caché par rapport à l’affaire Ambohimalaza », réitère la PR auprès du TPI de Tana. Avant d’expliquer que les éléments à charge sont suffisants pour les personnes placées en détention provisoire. « Une fois l’instruction terminée, elles seront jugées au cours d’une audience publique », assure-t-elle. En attendant, elle appelle tout un chacun à ne pas véhiculer de fausses informations visant à accuser à tort autrui et à semer le trouble au sein de l’opinion publique. « La liberté d’expression doit être exercée avec bon sens et sur la base d’informations fondées », selon le maître des poursuites.
Réseaux sociaux
« Il y a des gens qui utilisent l’Intelligence Artificielle et/ou la Photoshop pour diffuser des mensonges », fait remarquer la Procureure. Elle réaffirme ensuite que « les résultats des analyses et des contrôles effectués attestent qu’il s’agit clairement d’une affaire d’empoisonnement ». Narindra Rakotobe invite ainsi tout le monde à laisser la Justice faire son travail, dans un climat apaisé et loin de toute pression. Dans une sorte de réquisitoire, la Procureure déclare que « ce ne sont pas les réseaux sociaux qui vont se mettre à la place de la Justice ». À l’instar du ministère de la Justice, elle insiste sur le fait que les juridictions doivent travailler en toute indépendance et en toute sérénité, pour que la vérité éclate.
R.O