Les résultats réalisés par le ministère de la Justice pour réduire la surpopulation galopante dans les prisons malgaches laissent penser qu’on assiste progressivement à une amélioration progressive des conditions carcérales au pays. Une surpopulation qui s’explique par le nombre élevé des prévenus par rapport à celui des condamnés. Depuis l’année dernière, l’actuel Garde des sceaux et ministre de la Justice a défini comme défi le renversement de cette proportion afin de désengorger nos prisons par l’épuration des dossiers judiciaires en souffrance au niveau de toutes les juridictions existantes à Madagascar. Des stratégies ont été adoptées, dont l’objectif consiste à atteindre le ratio 40 condamnés/60 prévenus. Le nombre des audiences journalières attribuées à chaque magistrat a été multiplié. A cela s’ajoute la prolongation de l’année judiciaire pour certains magistrats afin de procéder au défèrement des affaires reconnues urgentes. Cette mesure est prise suite à la visite du Président de la République, Andry Rajoelina, à la Maison centrale Antanimora, l’année dernière. A cette occasion, le chef de l’Etat a donné au ministre de la Justice l’ordre de faire le nécessaire pour juger le plus tôt possible tous les détenus en détention provisoire depuis des années dans cette prison.
Selon les informations émanant du ministère de la Justice, l’objectif susmentionné a été atteint presque dans tout Madagascar malgré la montée en flèche du nombre des personnes incarcérées, suite à l’augmentation du taux de criminalité durant les années 2018 et 2019, non seulement à Madagascar mais au niveau mondial. Le cas de la maison centrale d’Antanimora, qui est fortement affectée par la surpopulation carcérale, en est la preuve, avec 2600 prisonniers en 2018 et 2900 en 2019. Actuellement, 60% de ces détenus sont tous des condamnés. En ce qui concerne l’efficacité de chaque juridiction, il est dit que le Tribunal de Toamasina tient le record avec une proportion de 63% de condamnés contre 37% de prévenus.
T.M.