
La présidente de l’Assemblée a également profité de cette occasion pour pointer du doigt la complicité de la HCC dans cette procédure anticonstitutionnelle.
24 heures après l’adoption du Règlement intérieur, la tension n’est pas encore descendue du côté de Tsimbazaza. Au contraire, cette Institution était au bord d’un affrontement entre les députés issus de la « Plate-forme pour la Majorité Présidentielle » et ceux du groupement politique « Miaraka Amin’i Prezida Andry Rajoelina » (MAPAR). Très remontés contre Christine Razanamahasoa et le Bureau permanent qu’ils soupçonnent de « manœuvrer pour gagner du temps et d’éviter ainsi une procédure de destitution », les députés pro-Rajaonarimampianina se sont rendus à Tsimbazaza vers 19heures pour réclamer le transfert immédiat du Règlement intérieur adopté la veille auprès de la Haute Cour Constitutionnelle (HCC). En effet, le Bureau permanent n’a pas encore prévu de transférer le dossier. Le Secrétaire général de l’Assemblée nationale, Randriamahafanjary Calvain, après avoir subi la colère et les pressions des députés PMP, s’est rendu à Ambohidahy vers 20 heures pour déposer le document.
Forcing. En tout cas, cette situation a provoqué la colère du Bureau permanent et des députés MAPAR. Au cours d’une conférence de presse, la présidente de l’Assemblée nationale, Christine Razanamahasoa a dénoncé une pression des parlementaires PMP et de l’Exécutif. « Je ne pense pas que le transfert de ce dossier a enregistré un retard », a-t-elle déclaré. Et de rappeler au passage qu’ « après adoption, il fallait relire tous les articles de ce Règlement intérieur avant de rédiger un procès verbal relatif à son adoption ». Dans la foulée, le numéro Un de la Chambre basse a pointé du doigt les députés issus de la PMP qui « font un forcing pour destituer le Bureau permanent ». Une destitution qui, selon ses dires, « n’est autre qu’un coup monté orchestré depuis Ambohitsorohitra ». Et ce, dans la mesure où logiquement, l’adoption d’un Règlement intérieur n’aurait même pas nécessité la tenue d’une Session extraordinaire. Et l’ancienne Garde des Sceaux de réitérer au passage que l’adoption de ce Règlement intérieur ne suffit pas à destituer le Bureau permanent. Pour ce faire, il convient d’obtenir le vote de 2/3 des membres de l’Assemblée.
Démission collective. Christine Razanamahasoa a également profité de cette occasion pour pointer du doigt la complicité de la HCC dans cette procédure anticonstitutionnelle. Tout en dénonçant une ingérence de l’Exécutif dans les affaires internes du pouvoir législatif, elle n’a également pas manqué d’attirer l’attention de l’opinion internationale et nationale face à ce non respect flagrant de la Constitution. Quoiqu’il en soit, la présidente de l’Assemblée a démenti l’information selon laquelle le Bureau permanent envisage de déposer une démission collective. « Bien malgré cette manœuvre visant à nous destituer, le Bureau permanent reste en place et continue d’assurer ses fonctions puisque ce Règlement intérieur n’a pas d’effet rétroactif sur les organes élus lors des précédentes élections », a-t-elle martelé. A noter que 38 députés élus au nom du MAPAR seulement ont assisté à la réunion d’hier. D’après la présidente de l’Assemblée, la discipline interne du MAPAR et une éventuelle procédure de déchéance contre certains membres y ont également été évoquées.
Davis R