
D’un côté, les acteurs se démêlent pour sauvegarder ce qui reste de richesse naturelle ; et de l’autre, les actions de destruction de l’environnement se multiplient.
Sur le plan de la structuration des compétences et acteurs de la lutte pour la sauvegarde de l’environnement, la Grande île a effectué des avancées considérables. “Le renforcement des compétences et capacités des autorités publiques en la matière ou encore l’extension des réseaux d’aires protégées dans les régions du pays” ne sont que quelques exemples des acquis de Madagascar. Ces derniers devant avoir apporté un second souffle à la richesse qui tend dangereusement à disparaitre. Toutefois, les activités humaines telles que les feux de brousses, les cultures sur brûlis, l’exploitation abusive des ressources, ou encore la dilapidation des ressources protégées et menacées, continuent. Même si les autorités peuvent appréhender des trafiquants et faire rapatrier les espèces endémiques du pays, les mauvaises pratiques n’ont de cesse. Le cas des feux de brousses qui se font régulièrement un peu partout, dont dernièrement signalé par des internautes dans la forêt sèche de Morondava – en est une illustration parfaite. Des pratiques qui se font sans que des mesures adaptées ne soient prises et/ou mises en œuvre pour éradiquer le fléau.
Crime environnementale. Il conviendrait de noter que, les feux de brousses sont dans la majeure partie des cas, l’œuvre de personnes locales qui sont à la recherche de lopin de terre pour y développer une agriculture familiale et de subsistance. De même que celles qui pénètrent dans les aires protégées comme c’est le cas de l’exploitation des ressources naturelles dans le parc naturel de Sakaraha dénoncé par Guillaume Rajaonarisoa, directeur du parc en question dans un dossier paru dans nos colonnes le 4 avril dernier. “Des personnes migrent vers le parc pour y exploiter le Saphir. Ils viennent à Sakaraha dans l’espoir d’en trouver qu’ils pourraient ensuite vendre. La situation n’est toutefois pas évidente. Beaucoup n’arrivent pas à en trouver. Une reconversion vers d’autres activités s’opère alors. D’où la hausse de l’insécurité, l’exploitation des ressources naturelles du parc ou encore la déforestation pour cause agricole”, a-t-il noté.
L’efficacité de la compétence des autorités environnementales à faire face contre les mauvaises pratiques se voit ternie vu les vagues de feux de brousses et des trafics en tout genre d’espèces protégées. “L’amélioration du traitement des crimes environnementaux par le ministère de la Justice” a été avancée par le document de pétition de l’ATBC 2019 (Association pour la biologie et la conservation tropicale). Entrant dans le cadre de la mise en place de l’Etat de droit, la mesure “urgente ne devrait toutefois pas être appliquée aux paysans pauvres qui ne sont peut-être pas conscients de violer les lois environnementales mais la traduction en justice des trafiquants, ainsi que l’imposition de lourdes amendes”, préconise également l’ATBC 2019.
José Belalahy