
Paul Rafanoharana et consorts sont placés en détention préventive suite au projet d’attentat qui a visé de hautes personnalités.
Paul Maillot Rafanoharana et Philippe François, deux anciens officiers supérieurs de la gendarmerie et de l’armée françaises, se trouvent depuis hier, derrière les barreaux. Placés sous mandat de dépôt dans le cadre de l’affaire « Apollo 21 » dans le dessein éliminer le président de la République et neutraliser d’autres hautes personnalités ainsi que renverser le gouvernement, les deux Français sont incarcérés à Tsiafahy. Ces présumés cerveaux de « Apollo 21 » ont été entendus hier, pendant plusieurs heures, au parquet du tribunal de première instance d’Antananarivo. Aina Razafindrakoto est aussi placé en détention préventive à Tsiafahy avec les deux Français. Ce dernier est un ancien employé de la Banque centrale de Madagascar et connu comme étant un meneur de grève au sein de cette institution financière. En 2013, Aina Razafindrakoto a aussi fait partie de l’équipe de campagne d’un candidat recalé au second tour de l’élection présidentielle.
Unité d’élite. D’autres personnalités politiques comme Victor Ramahatra et Ferdinand Razakarimanana sont aussi placées sous mandat de dépôt dans la prison d’Imerintsiatosika avec un chef d’escadron de la gendarmerie, commandant du groupement de sécurité et d’interventions spécialisées. Les quatre autres éléments de cette unité d’élite de la gendarmerie sont placés sous contrôle judiciaire à l’issue de l’audition au parquet d’Antananarivo. Ces militaires sont tous cités dans cette affaire qui avait pour objectif de mettre en branle le régime en place. D’autres généraux de l’armée en activité, eux aussi, ont également été auditionnés hier à Anosy. Parmi eux, on note la présence du général, haut responsable au niveau de la direction en charge de l’armement de l’armée malgache.
Soutien. « Apollo 21 » implique aussi des civils dont la femme de Paul Rafanoharana qui est incarcérée depuis hier à Manjakandriana. Une autre, employée d’une société minière, quant à elle, est admise dans un hôpital public de la capitale en raison de son état de santé. L’artiste Sareraka, lui, est placé sous contrôle judiciaire. Ce dernier aurait souffert d’une infection pulmonaire durant sa garde à vue à Ivato, a-t-on su d’une source médicale. Après son interpellation, cet artiste engagé a obtenu le soutien public de certains partisans du président de la République.
Le défèrement de l’affaire qui a fait beaucoup jaser a duré plusieurs tours d’horloge hier. Les quinze personnes qui ont été entendues par le parquet ont débarqué sous bonne escorte policière en milieu de matinée. À l’heure où nous mettons sous presse, les auditions ne sont pas encore bouclées et se poursuivent.
Rija R.