
La célébration de la journée Africaine sur la détention préventive a été l’occasion pour la CNIDH d’interpeller les responsables étatiques sur la situation actuelle dans la Grande Ile.
La Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme tire sur la sonnette d’alarme. En effet, dans un communiqué émanant publié en date du 25 avril 2018, ladite commission fait savoir que «la proportion des personnes en détention préventive dans nos prisons constitue l’un de ces problèmes». La surpopulation carcérale est un fait connu dans les prisons malgaches, et la détention préventive en constitue l’une des premières causes. Le communiqué émanant de la CNIDH fait également savoir que «les deux tiers de la population carcérale ne sont pas en prison parce qu’elles ont été condamnées par un tribunal, elles sont là en détention préventive». Une situation contestée par la CNIDH qui rappelle l’article 13 de la constitution qui stipule que la «prévention est une exception». L’interpellation de la CNIDH entre dans le cadre de la célébration de la journée africaine sur la détention préventive. Une journée qui a pour objectif de «stimuler la volonté de réduire le taux de prévenus, qui est du tiers des détenus en moyenne dans le continent africain».
Infernales. Les conditions de vie des prisonniers malgaches sont déplorables. L’espace vital est plus que réduit. Comme l’atteste la CNIDH «avec un total de 180 personnes dans une chambre, l’espace vital minimum est divisé par 10». «Dormir à même le ciment avec le premier plancher à moins d’un mètre au-dessus d’eux est alors la solution trouvée» par les quelques prisonniers qui «veulent avoir plus de place». De nombreux autres aspects de la surpopulation existent dans les prisons de la Grande Ile et, ils démontrent des conditions inhumaines dans lesquelles, les détenus doivent faire face tous les jours. Face à cela, la CNIDH préconise la mise en place – de façon urgente – du Conseil national de la justice. Prévu par la constitution dans son article 113, ledit «conseil devrait permettre de chercher des solutions innovantes pour changer cette situation honteuse, qui comporte trop de formes cruelles de violation des droits de la personne».
José Belalahy