D’après la Vice-présidente du SMM, Bora Rojovola, la Conseillère spéciale auprès de la Présidence de la République ne peut pas bénéficier d’une assignation à résidence.
La Conseillère spéciale auprès de la Présidence de la République, Claudine Razaimamonjy passe son quatrième jour d’emprisonnement à Antanimora ce jour. Beaucoup de rumeurs circulent autour de son cas. Hier, une information affirmant son assignation à résidence surveillée à Manjakandriana a fait le tour des réseaux sociaux. Une information démentie par une source proche de la maison centrale d’Antanimora. Joint au téléphone, cette source a confirmé que cette femme proche du couple présidentiel est toujours incarcérée à la prison. Afin de vérifier la véracité de cette information, des émissaires envoyés par un haut responsable au niveau de la Primature ont fait le déplacement à Antanimora mardi dernier pour vérifier sa présence physique mais aussi et surtout pour constater de visu ses conditions de détention. A entendre les explications de notre source, depuis son transfert dans cette prison, la baronne du parti au pouvoir a toujours été bien traitée. « Elle ne subit aucune maltraitance ni de la part des agents pénitentiaires, ni de la part des autres détenues », a-t-on fait savoir. Ce qui est une évidence vu le statut social de l’intéressée.
Bailleur de fonds. Notre source a aussi annoncé que « contrairement aux autres prisonniers ordinaires, elle bénéficie d’un traitement particulier, pour ne pas dire traitement de faveur ». En effet, pendant la journée, la femme milliardaire passe son temps au bureau du chef de poste du quartier des femmes, tandis que dans la nuit, elle est transférée à l’infirmerie. Une information qui se présente comme une sorte de démentie à ce qui a été communiqué avant-hier par le Directeur d’établissement d’Antanimora. Ce dernier a déclaré lundi que Claudine Razaimamonjy est considérée et traitée comme tous les autres détenus. En tout cas, jusqu’ici, aucun politicien n’a encore fait le déplacement à Antanimora pour rendre visite à celle dont bon nombre d’observateurs considèrent comme le bailleur de fonds du parti « Hery Vaovao ho an’i Madagasikara ». A noter cependant la visite remarquable d’un haut responsable au niveau de la Direction régionale de l’Administration pénitentiaire de Fianarantsoa.
Résidence surveillée. Du côté du Syndicat des Magistrats de Madagascar, l’on continue de réclamer le respect de la procédure légale et un traitement égalitaire pour tous les détenus. « Il convient de laisser les juges en charge du dossier faire librement leur travail pour connaitre la vérité sur cette affaire, mais aussi pour que tous ceux qui sont impliqués de près ou de loin dans les détournements de deniers publics soient poursuivis », martèle-t-on. Hier, la Vice-présidente du SMM, Bora Rojovola a réagi aux rumeurs sur un éventuel projet de placement en résidence surveillée. Selon ses dires, « la résidence surveillée constitue une alternative à la prison. Elle s’applique uniquement à des prévenus qui ont déjà fait l’objet d’un jugement définitif. L’affaire Claudine Razaimamonjy n’ayant pas encore franchi le stade de l’enquête au fond, elle ne peut donc pas être assignée à résidence surveillée. D’autant plus que la résidence surveillée est généralement réservée pour les détenus politiques et les élus ou les membres du gouvernement ». A entendre les explications de Bora Rojovola, la patronne de l’hôtel « A&C » et ses complices risquent gros dans cette affaire. Selon ses dires, « si l’on se réfère à l’article 169 du Code pénale, le détournement de deniers publics et le blanchiment d’argent sont des peines criminelles passibles de 5 à 20 ans de travaux forcés ». A l’allure où vont les choses, le bras de fer entre les tenants du régime HVM qui cherchent à blanchir Claudine Razaimamonjy par tous les moyens et le Syndicat des Magistrats de Madagascar qui persiste et signe sur l’importance de l’application à la lettre de la loi en vigueur, risque de s’intensifier. Dans son communiqué publié mardi dernier, le SMM déclare qu’il suit de près l’évolution de cette affaire. Un contrôle de détention à la prison d’Antanimora n’est pas à écarter dans les jours qui viennent. Histoire à suivre.
Davis R