La lutte contre la corruption et l’assainissement au niveau de l’Administration publique figurent parmi les priorités du président Hery Rajaonarimampianina. Nul n’ignore pourtant que les bailleurs de fonds étrangers n’ont cessé de dénoncer la mauvaise gestion des Finances publiques et le manque de transparence dans la gestion des affaires de l’Etat. C’était le cas notamment lors du limogeage de l’ancien Directeur général du Trésor public, Orlando Robimanana. Hier, le président Hery Rajaonarimampianina s’est engagé à diriger la mise en œuvre de la nouvelle stratégie nationale de lutte contre la corruption. Reste à savoir si cet engagement présidentiel apportera des résultats concrets pour mettre fin à ce fléau. Pour l’heure, tous les départements ministériels et toutes les institutions, ou enfin presque, sont concernés par la corruption. Pour ne citer que le cas du ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation, une mauvaise gestion au niveau des Collectivités Territoriales Décentralisées est parfois constatée. Le détournement des subventions est devenu monnaie courante au niveau des communes. Ce serait le cas notamment de la Commune rurale Ankaramy, dans le District d’Analalava, Région Sofia où le Maire est actuellement dans le collimateur de l’Inspection Générale de l’Etat (IGE). Soupçonné d’avoir détourné une somme de 198 millions d’Ariary destinée à la construction d’un nouveau bâtiment pour la commune, ce dernier aurait déjà été auditionné au niveau de l’IGE.
198 millions Ar. Les faits : au mois de juillet 2014, le Maire de la Commune d’Ankaramy a envoyé à l’endroit du ministère de tutelle, une demande de financement en vue de la construction d’un bâtiment à étage. Suite à cette demande, la somme de 198 millions d’Ariary a été versée au compte de la commune le 11 juin 2015. Pourtant, le lendemain, c’est-à-dire, le 12 juin, l’argent s’était volatilisé. En fait, la totalité de la somme a été virée dans un autre compte appartenant à un particulier. L’enquête menée par l’équipe de l’IGE a permis de découvrir l’existence d’un marché fictif. Suite à l’ouverture d’une enquête, le Maire a décidé de commencer les travaux de construction dudit bureau le 22 juin. Une décision contraire au principe des Finances publiques qui stipule que le paiement ne peut avoir lieu qu’après service fait. Par ailleurs, le bâtiment en question ne contient pas d’étage, contrairement à ce qui est prévu dans la demande de financement. En quelque sorte donc, les responsables communaux ont surévalué la facture. En tout cas, si l’on en croit nos sources, les inspecteurs d’Etat soupçonneraient une complicité de détournement de deniers publics entre le Maire et des responsables au niveau du ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation. A noter que 198 millions d’Ariary sont en jeu dans cette affaire alors que normalement, les subventions allouées par l’Etat dans la construction d’un bureau communal ne devraient pas dépasser 80 millions d’Ariary. Selon nos sources, de nombreux autres hauts responsables communaux seraient actuellement dans le collimateur de l’IGE. Histoire à suivre.
Davis R