dimanche, avril 20, 2025
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Détournement et corruption : 111 milliards Ar mal acquis à recouvrer

Le comité de sauvegarde de l’intégrité a affirmé que la résistance contre le système anti-corruption existe réellement. Les politiques sont pointées du doigt.

La valse-hésitation de l’exécutif fait crisper le Comité de sauvegarde de l’intégrité (CSI). La lutte anti-corruption dans le pays souffre toujours et encore du manque de volonté des politiques à avancer jusqu’au bout de la logique d’une lutte bien organisée et efficace. « Il faut achever la mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte contre la corruption », a lancé hier Sahondra Rabenarivo, présidente du comité de sauvegarde de l’intégrité. Cet organisme a convoqué la presse, hier, à son siège à Antaninarenina pour étaler son rapport relatif à la lutte contre la corruption durant l’année 2021. Après avoir exposé les réalisations durant l’exercice 2021, l’organisme a mis l’accent sur les différents points saillants qui handicapent la lutte contre ce fléau. Notamment sur les dispositifs du système anti-corruption qui sont déjà victimes d’« attaques » diverses, selon la présidente du CSI.

Sahondra Rabenarivo, présidente du CSI a abordé les blocages de la lutte contre la corruption dans le pays.

PAC. Le déploiement du pôle anti-corruption (PAC) au niveau des ex-provinces qui figurait dans les recommandations du CSI prend du temps. Cette juridiction spécialisée rattachée au ministère de la Justice, mais qui fait partie du maillon de la chaîne du système anti-corruption, n’est pas encore présente à Antsiranana, Toliara et Toamasina. Le cas de Fianarantsoa, prévu être mis en place en décembre 2021, est toujours en attente, alors que le recrutement du personnel est achevé depuis juin 2021, a affirmé le CSI. La situation n’est pas du goût de cet organisme qui veut, en revanche, que les dispositifs soient tous opérationnels et que le pays gagne en points, rattrape son retard, dans la lutte contre la corruption. Car à l’échelle internationale, Madagascar est loin d’être un bon élève en la matière.

Loi de finances 2022. Sur l’aspect économique de la lutte, l’exécutif traîne également les pieds. Notamment dans la nomination du prochain directeur général de la nouvelle agence de recouvrement des avoirs illicites. La procédure de recrutement a déjà été achevée au niveau du comité de sauvegarde de l’intégrité, selon sa présidente, Sahondra Rabenarivo. « Trois noms ont été déjà envoyés au président de la République en décembre 2021 dernier », a-t-elle affirmé. Mais  jusqu’à présent, le décret présidentiel tarde à être publié et la nomination est toujours en stand-by. Pourtant, les ressources financières pour lancer l’agence sont déjà disponibles car, selon toujours la présidente du CSI, « le budget de l’ARAI est déjà inscrit dans la loi de finances 2022 ». Cette agence est un dispositif indispensable dans le système anti-corruption, ont tous soutenu les dirigeants du CSI, hier face à la presse, mais le rythme entre l’exécutif et le comité de sauvegarde de l’intégrité est en décalage sur l’opérationnalisation du système anti-corruption. Et la situation éloigne la caisse de l’Etat des « 111 milliards d’ariary qui sont actuellement en attente de recouvrement d’après les décisions rendues par le pôle anti-corruption » selon toujours Sahondra Rabenarivo

Liste grise. « La nomination est donc urgente », estime la présidente du CSI. D’ailleurs, la non-opérationnalisation de cette agence fait perdre des points à Madagascar en matière de lutte contre les blanchiments de capitaux. « Si l’ARAI n’est pas en place, si l’évaluation nationale et la stratégie nationale de lutte contre le blanchiment des capitaux/financement du terrorisme ne sont pas adoptés en conseil des ministres, si le comité de coordination et d’orientation de la loi lutte contre le blanchiment des capitaux/financement du terrorisme, et si la loi sur la lutte contre le blanchiment des capitaux/financement du terrorisme n’est pas amendée conformément aux recommandations du groupe d’action financière internationale, Madagascar risque de tomber dans la « liste grise » qui va classer le pays parmi les plus indésirables en matière de lutte contre la corruption. Il faut « éviter que Madagascar entre dans cette liste en termes de blanchiment de capitaux » a exhorté Sahondra Rabenarivo. L’image du pays va être ternie. « Car cette situation peut impacter les transactions financières à l’échelle internationale, et, par exemple, les familles qui veulent transférer ou recevoir de l’argent de l’extérieur peuvent en subir les conséquences », a-t-elle soutenu.

Rija R.

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3 Commentaires

  1. Pas besoin d’être un aigle pour comprendre . Déjà la déclaration de patrimoine des ministres et autres puissants est une plaisanterie nationale . Et tout le reste suit . Madagascar est une plaisanterie .

  2. Il faut regarder du coté de la JUSTICE.
    Jusqu’à présent,ce sont les petits poissons qui sont victimes.
    Malgré la bonne volonté de certains dirigeants,la corruption de la justice,ronge l’économie de M:CAR

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