Avec un risque modéré de surendettement, Madagascar peut encore prétendre à des financements extérieurs pour des projets d’infrastructures pour le développement.
Selon les dernières données du Trésor public, la dette du gouvernement central à la fin décembre 2021 est estimée à 20 560,1 milliards d’ariary soit 5 201,5 millions de dollars.
Bonne gestion. Équivalent à 37,8% du produit intérieur brut, ce chiffre place Madagascar parmi les pays africains les moins endettés et ayant un risque modéré de surendettement. Par ailleurs, la stratégie de la dette à moyen terme indique que pour l’année 2021, les objectifs ont été atteints. En somme, les autorités font preuve d’une bonne gestion de la dette publique. Et ce quand on sait que de nombreux pays africains rencontrent visiblement des problèmes d’endettement. Selon les dernières statistiques et prévisions du FMI, publiées en octobre dernier, 10 pays africains devraient afficher un taux d’endettement élevé à la fin 2021. Il s’agit, en l’occurrence du Soudan, avec une dette publique équivalant à 209,9 % du PIB, l’Érythrée (175,1%), le Cap-Vert (160,7%), le Mozambique (133,6%), l’Angola (103,7%), la Zambie (101,0%), Maurice (101,0%), l’Égypte (91,4%), la Tunisie (90,2%) et la République du Congo (ou Congo-Brazzaville, 85,4%). En mai 2021, 17 pays africains sur 38, pour lesquels une analyse de la viabilité était disponible, étaient en situation de surendettement, 12 pays faisaient face à un risque modéré de surendettement et six pays étaient déjà en situation de surendettement. Dans ce lot, avec ses 37,8% de taux d’endettement, Madagascar figure donc parmi les meilleurs en Afrique. Un taux d’endettement modéré qui permet, en tout cas, au pays de continuer avec sérénité les négociations avec les bailleurs de fonds.
Politique prudente. En tout cas, la stratégie de la dette à moyen terme évoque une politique prudente d’endettement. « Partant de la situation en 2021 à la présente SDMT, il est ressorti des analyses effectuées qu’il est préférable pour l’Etat d’opter pour la stratégie S2 stipulant le recours aux emprunts semi-concessionnels et commerciaux de façon modérée et en privilégiant les emprunts à taux d’intérêt fixe, pour la réalisation des nouveaux projets du PEM, tout en assurant le maintien du risque de surendettement extérieur à modéré. Du côté de l’endettement intérieur, le gouvernement poursuivra le développement du marché des titres publics, afin de pouvoir privilégier les titres à plus longue maturité dans le but de lisser le profil de remboursement de la dette intérieure. Par ailleurs, certaines mesures doivent être prises pour la mise en œuvre de la stratégie adoptée. Pour la gestion de la dette, celles-ci peuvent être résumées en la poursuite des réformes en matière de gestion de la dette et des passifs contingents, ainsi que du suivi et contrôle des projets financés sur emprunts extérieurs ». En raison de ce risque d’endettement modéré, des analystes estiment qu’il n’y a aucune raison d’empêcher Madagascar de contracter des financements pour des projets de développement.
R.Edmond.