
Les financements des projets de développement à travers les accords avec les bailleurs de fonds s’avèrent nécessaires, surtout pour un pays comme Madagascar dont le risque de surendettement est encore modéré
Les négociations entre les autorités malgaches et les techniciens du Fonds Monétaire International battent actuellement leur plein. Aux dernières nouvelles, on apprend que les pourparlers aboutiront probablement à un accord pour un nouveau programme appuyé par une Facilité Elargie de Crédit (FEC).
Robinet
En somme, les pluies de dollars et d’euros vont encore tomber pour financer les programmes de développement. Faut-il en effet rappeler que c’est encore et toujours un programme avec le FMI qui ouvre quasi-automatiquement le robinet des autres bailleurs de fonds. Sur ce point justement, et malgré les polémiques qui l’entourent, la question de la dette publique de Madagascar n’est, pour le moment pas, sujet à inquiétude. Les dernières statistiques disponibles attestent que le taux d’endettement de Madagascar est encore modéré. En fin février 2020, l’encours de la dette publique totale de Madagascar se chiffre à 4772,4 millions de dollars. Ce qui représente 35,2% du produit intérieur brut. Ce qui place Madagascar parmi les meilleurs rangs africains en Afrique subsaharienne. En effet, selon les statistiques du FMI, les pays africains dont le taux d’endettement est le plus élevé sont, entre autres, le Soudan (207% du PIB), la Mozambique (108,8%) l’Angola (95%), la Zambie (91,6%), l’Egypte (84,9%), la Mauritanie (78,5%).
Capacité d’emprunter
Des taux d’endettement élevés qui n’empêchent pour autant pas les autorités de ces pays de continuer à emprunter. Le Sénégal de Macky Sall, par exemple, est passé d’un taux d’endettement de 42% il y a quelques années à 63% avant la crise sanitaire. Et malgré une mise en garde du Fonds Monétaire International, Dakar mise sur un taux d’endettement de 70%. Et quand on sait que le Sénégal figure parmi les pays les plus stables en Afrique, cela démontre à quel point les financements extérieurs comptent pour le développement. En tout cas, avec ce taux d’endettement de 35,2%, Madagascar a encore une marge de manœuvre. Sur ce point, le ministre de l’Economie et des Finances, Richard Randriamandrato, a d’ailleurs déclaré que Madagascar peut et doit encore emprunter. « Nous avons encore la capacité d’emprunter beaucoup plus afin de financer les projets de développement, afin d’atteindre les objectifs pour un Madagascar émergent », a déclaré le Grand argentier, celui qui, depuis son mandat à la tête de ce département clé de l’économie, qu’est le ministère de l’Economie et des Finances, s’est démarqué par la réussite des recherches de financements extérieurs. Et la décision favorable que fera le Conseil d’Administration du FMI à l’issue des négociations sera encore une preuve supplémentaire de l’efficacité du gouvernement dans la gestion de nos relations avec les partenaires techniques et financiers.
R.Edmond.