Et revoilà la Ceni-T qui donne l’impression de jouer avec les résultats provisoires des élections ! Son site web ne contient qu’une récapitulation nationale du second tour de l’élection présidentielle. Impossible par conséquent pour un électeur de prendre connaissance des résultats de son propre bureau de vote. Les moyens de comparer les résultats par bureau de vote n’ont pas été donnés en temps réel au premier tour, ils ne le seront pas non plus au second tour. La Ceni-T est maître des résultats provisoires, la Cour Electorale Spéciale de ceux définitifs. Toutefois, c’est la cacophonie. Les candidats ne restent pas les bras croisés devant ces résultats délivrés parcimonieusement qui proviendraient des quatre coins du pays alors que ceux d’Antananarivo Renivohitra tardent à venir et ne sont toujours pas complets.
Deux camps sur les nerfs
Toujours est-il que malgré les rumeurs de fraudes qui circulent, les rapports des observateurs internationaux qui ont fait part de leurs observations préliminaires après le scrutin n’en fait pas du tout état. Maria Muniz de Urquiza, chef observatrice de la MOE-UE qui reconnaît qu’il y a eu des violations de la Feuille de route, a précisé que les membres de la mission n’ont pas rencontré de fraudes dans les quelque six cent bureaux de vote qu’ils ont observés répartis sur le territoire. Mais les observateurs internationaux ne reçoivent pas moins des critiques dans leur appréciation de la situation. Pourquoi, se demande-t-on, ils ferment les yeux sur la non-neutralité du président de la Transition qui a soutenu ouvertement un candidat pendant la campagne de propagande. Pourquoi n’ont-ils pas de réaction en cette période de recherche d’apaisement sur l’interdiction de sortie du territoire suivi, il semblerait, d’un mandat d’arrêt délivré par la présidence de la Transition contre le Général Camille Vital, candidat malheureux à la présidentielle et ancien Premier ministre ? Ces mesures apparaissent comme de la provocation aux yeux de l’opinion publique qui réclame de la transparence.
Une chose est sûre, les deux camps politiques antagonistes sont sur les nerfs devant les résultats provisoires affichés. Le Dr Jean Louis Robinson et Hery Rajaonarimampianina ont déjà crié victoire dans la soirée du scrutin devant les premiers résultats qu’ils ont appréhendés de leurs délégués. Les résultats affichés par la Ceni-T sont jusqu’à présent favorables à Hery Rajaonarimampianina. La mouvance Ravalomanana de son côté, fait aussi apparaître sur son site web des résultats provisoires qui ne vont pas dans le même sens que ceux de la Ceni-T. Jean Louis Robinson y mène largement avec un écart significatif sur son adversaire. La compétition se poursuit ainsi à travers les sites sur le net, qui délivrent des résultats provisoires, dans l’attente des résultats définitifs. Quoi qu’il en soit, comme en 2002, l’idée de confrontation des procès- verbaux est déjà dans l’air dans les milieux politiques pour faire la part du vrai et du faux. Qui va gagner au second tour ? Il faut craindre que les électeurs n’acceptent les résultats qu’après confrontation des PV des bureaux de vote.
Zo Rakotoseheno