
On s’attendait à être éblouis. Et on l’était. Les concerts que Dama et Erick Manana ont donné au CCEsca vendredi et dimanche dernier ont surpassé toutes les attentes. Un vrai régal !
Une fois encore, Ritsoka a réussi son pari! Erick Manana et Dama au CcEsca, vendredi et hier après-midi, ont connu un grand succès. Oui, le décor était des plus simples mais cela importait peu au public ! Entre les deux compères et leur public, c’était la fusion totale! Dama, toujours le sourire aux lèvres, souvent au micro et à la guitare, séduit, transporte le public dans un monde où humour et bonne musique font la paire. Celui-ci est d’ailleurs ébahi par sa prestation. Prenant parfois un air très sérieux mais quand même empreint d’humour, le chanteur raconte à travers ses titres des histoires qui sont parfois le fruit de son imagination mais parfois des autobiographiques. Erick Manana, égal à lui-même, a été à la hauteur de sa renommée et a, pendant toute sa prestation, été en fusion totale avec le public qui reprend en chœur chaque morceau composant le répertoire.
Voara. Pas plus haut que la taille d’un pommier, mais déjà tout d’une grande chanteuse. Parmi les deux invitées d’Erick Manana et Dama, la petite Voara, du haut de ses dix ans, a tenu le public en haleine. Ce soir-là, elle n’avait pas d’élastique dans les mains, comme lors des répétitions. Accoutrée comme les grandes dames d’autrefois et armée de sa candeur, la petite chanteuse de « Fangia kalo Gasy » a été époustouflante dans ses interprétations de « Ravalovotaka » ou encore de « Nosy miara-milalao » qu’elle entonne en duo avec Dama. On eut même souvent l’impression que ces chansons étaient les siennes. Erick Manana, une fois, a même dû s’excuser de s’être trompé de clé. Cette manière qu’elle a de les interpréter, de se les approprier, était tellement attendrissante que le public ne pouvait qu’être sous le charme. Suspendus à ses lèvres, les spectateurs restaient silencieux lors de chacune de ses interprétations pour pouvoir apprécier aisément chaque morceau.
Malgache dans l’âme. « Nous, Malgaches, croyons que c’est en copiant les rythmes occidentaux que nous irons loin. Non, ils ont d’excellents musiciens pour mettre en avant leurs musiques. Ils n’ont pas besoin de nous pour cela ! Raison pour laquelle, D’Gary, quand il se produit en Europe, chante dans sa langue natale : le vezo. Régis Gizavo, lors de ses tournées, s’exprime en bara. Et les étrangers adorent, comme c’est le cas de Jenny », lance Dama. Et elle a prouvé qu’effectivement, cette musique du terroir dont Dama et Erick Manana se font ambassadeurs en Europe, elle adore ҫa. Armée souvent de sa flûte traversière, parfois de son violon ou de sa « valiha », Jenny interprète en effet chaque morceau, comme si elle avait toujours connu ces airs. Un Rakoto Frah, version allemande ! Quand elle chante dans un malgache sans accent, comme lors de ce duo avec Voara, on est d’autant plus bluffé. Oui, Erick Manana et Dama ont été époustouflants, mais leurs invités ne l’étaient pas moins. Un vrai régal pour ceux qui avaient pu être à ces rendez-vous.
Mahetsaka