Les petits agriculteurs africains, les éleveurs, les pêcheurs et les communautés forestières sont essentiels pour lutter contre la faim et assurer l’accès de tous à une bonne nutrition. Leur capacité à produire de la nourriture et à tirer un revenu de cette activité est néanmoins menacée par les effets du changement climatique, les conflits et les crises économiques. C’est ce qu’a indiqué Qu Dongyu, directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO). « En Afrique, un travail considérable doit être fait afin d’atteindre l’objectif Faim Zéro et d’éradiquer la pauvreté. Comme le rappellent les Objectifs du développement durable, personne ne doit être laissé pour compte. Il s‘agit maintenant d’établir des partenariats qui verront la participation des gouvernements et du secteur privé mais aussi des petits agriculteurs et de la société civile. La FAO est au premier rang de ces efforts mondiaux. Elle reconnaît le rôle essentiel de l’agriculture pour lutter contre la faim et la pauvreté de manière inclusive », a soutenu le DG de la FAO.
Situation grave. Selon cette Organisation, 140 milliards USD d’investissements supplémentaires seront nécessaires chaque année afin d’éradiquer la faim et la pauvreté à travers le monde d’ici 2030 et la majeure partie de ces investissements devront cibler l’Afrique subsaharienne. Par ailleurs, la FAO met en avant le rôle crucial de la mécanisation durable. « Soulager les fermiers d’un travail manuel particulièrement difficile, en particulier les femmes, peut permettre de passer d’une agriculture de petite échelle à des entreprises plus orientées vers la logique de marché, d’améliorer les rendements et d’aider les fermiers à sortir de la pauvreté », soutient l’organisation. La forte croissance démographique à travers le monde aggrave les répercussions du changement climatique, telles que les sécheresses et les inondations. Selon la FAO, ce sont les principales causes de la hausse récente des souffrances liées à la faim, réduisant ainsi à néant les nombreux progrès réalisés dans ce sens ces dernières années. En Afrique, où depuis le début des années 90, le nombre de catastrophes liées aux conditions météorologiques extrêmes a doublé, 257 millions de personnes vont se coucher avec le ventre creux, soit 20 pour cent de la population. Sur le continent, les cas de sous-alimentation chronique coexistent avec ceux en surpoids, d’obésité et avec d’autres formes de malnutrition. En examinant ensemble les différents moyens d’intensifier leurs efforts conjoints avec les pays africains, la FAO et le Japon affirment à la 7e TICAD (Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique) qu’une aide ciblée et apportée en temps opportun est essentielle afin de protéger et de restaurer les moyens d’existence agricoles des populations touchées par des crises.
Antsa R.