
Le ministère auprès de la Présidence en charge de l’Agriclture et de l’Elevage prône la production tournée vers les marchés qui est basée sur le développement durable de l’agriculture familiale, de l’agro-industrie et de l’agri-business à grande échelle.
Conformément aux engagements des pays membres de l’Union Africaine dont Madagascar, d’éradiquer la faim en 2025 selon la Déclaration de Malabo et à une implémentation de la vision « Fisandratan’i Madagasikara » de 2030, trois grands défis sont lancés au niveau du secteur agricole. « Le premier défi est d’atteindre l’autosuffisance en riz d’ici deux ans, soit en 2020. Le 2e défi est de faire de Madagascar le grenier alimentaire de l’Océan Indien en 2030, et ce, en partenariat avec la COI. Et le 3e défi concerne le développement de l’agri-business et de l’agro-industrie en tant que leviers de développement en ciblant quatre pôles de croissance, à savoir, le Grand Centre, le Grand Ouest, le Grand Nord et le Grand Sud », a déclaré le ministre auprès de la Présidence en charge de l’Agriculture et de l’Elevage, Harison Randriarimanana, lors d’un petit déjeneur de presse hier à l’hôtel Carlton.
Révolution agricole. Notons que l’agriculture est un secteur important et à fort potentiel. « Ce secteur contribue à 25% du PIB. On répertorie environ 30 millions d’hectares de terres exploitables, y compris les pâturages alors que seuls 10% de cette superficie ont été jusqu’ici cultivés. On a également une grande disponibilité de ressources en eau sans parler de notre climat et de nos sols favorables à plusieurs cultures. Pour l’heure, seuls 4,4% de ces ressources en eau sont utilisés pour l’irrigation », a-t-il rajouté. Mais afin d’atteindre cette autosiffusance en riz d’ici à 2020, le ministère en charge de l’Agriculture prévoit de mener une révolution agricole. Il s’agit notamment de l’accroissement de manière durable du rendement de productivité moyen de 2,4 tonnes/ha à au moins 3,5 tonnes/ha, et ce, en utlisant des semences améliorées et plus performantes ainsi que des engrais à dosage suffisants.
Nombreux projets. Parlant des réalisations de ce département ministériel en 2017, « un laboratoire de semences et de la serre de croisement au centre de recherche FOFIFA à Ambatondrazaka a été inauguré. Une caravane de fertilité a été ensuite lancée depuis septembre 2017 dans les régions de Vakinankaratra et d’Alaotra Mangoro pour effectuer les premières analyses des sols. Et cinq banques de semences communautaires ont été mises en place dans trois régions à forte potentialité agricole. En outre, 1.074 tonnes de semences, 2.332 tonnes d’engrais et 59.791 petits matériels agricoles ont été mis à la disposition des 104.149 paysans en tout qui sont répartis dans 20 régions l’an dernier, sans oublier la réhabilitation et la construction de 328 infrastructures hydroagricoles », a exposé le ministre de tutelle. De nombreux projets comme le projet « Fy Vary » sont également lancés depuis l’an dernier.
Subventions. Par ailleurs, le ministère en charge de l’Agriculture et de l’Elevage continuera à développer des recherches agricoles et à diffuser des innovations techniques adaptées au changement climatique, étant donné que la Grande Ile est un pays très vulnérable à ce fléau naturel. « Nous allons en même temps accompagner d’une manière dégressive les paysans pendant au moins cinq ans en commençant par la filière riz. Ils bénéficieront ainsi des 100% de subventions pour la première campagne culturale, et ce, grâce à l’opérationnalisation du Fonds de Développement Agricole et du fonds de Développement des Réseaux Hydroagricoles. En plus, des techniciens et vulgarisateurs agricoles seront mobilisés de nouveau en milieu rural. Notre défi est d’obtenir un taux de croissance de 6% par an pour le secteur agricole », a conclu le ministre Harison Randriarimanana.
Navalona R.