Les paysages dans la partie Sud de Madagascar deviennent verdoyants étant donné que les fortes pluviométries enregistrées depuis ces derniers temps ont favorisé le développement agricole.
Parlant entre autres, des régions Anosy et Androy, qui ont fortement été touchées par la sécheresse depuis ces dernières années, une superficie totale de 18 800ha a été exploitée pour plusieurs spéculations, grâce également à l’appui du programme DEFIS. Ce programme de Développement des Filières agricoles Inclusives, sous tutelle du ministère de l’Agriculture et de l’Elevage, soutient notamment les filières riz, maïs, arachide, manioc et les petits ruminants, dans ces deux régions. Sur ces 18 800ha, des périmètres étalés sur une superficie totale de 2 800ha ont été aménagés pour les cultures rizicoles. « En effet, le programme a contribué à la réhabilitation ou à la construction des barrages hydro-agricoles dans les zones à forte potentialité en riz comme à Manambaro dans le district de Fort-Dauphin, à Tsivory dans le district d’Amboasary et à Mananovy et Andriandapy dans le district de Betroka. De nombreux périmètres rizicoles ont également été aménagés à Manombo, dans le district d’Ambovombe, à Beraketa dans le district de Bekily. Les 1 900 producteurs bénéficiant de l’appui du programme DEFIS vont ainsi récolter du riz pour la campagne de grande saison à compter de mai et juin 2023 », a expliqué Bertrand Randrianarivo Bertrand, Coordonnateur Inter-régional Sud du programme DEFIS.
Cultures bonnes
Et lui de préciser que les barrages hydro-agricole ont permis la rétention d’eau servant au développement de l’agriculture même en période de saison sèche. Après le riz, le maïs constitue la 2e spéculation prioritaire pour lutter contre l’insécurité alimentaire dans le Grand Sud dans le cadre de la mise en œuvre du programme Emergence Sud par le ministère de tutelle. « Cultivé en grande partie dans la région Anosy, notamment à Betroka et Amboasary, environ 3 500ha sont exploités pour la maïziculture. Les cultures s’annoncent bonnes étant donné qu’on est actuellement en phase de floraison. Les premières récoltes sont attendues vers le mois de février et mars de cette année, avec un rendement de productivité minimum de 1,2 tonnes/ha », a-t-il poursuivi. S’agissant de la spéculation arachide, les districts de Bekily et d’Ambovombe nord sont des zones très propices à cette culture. « Plus de 4 000ha de terrain y sont exploités. Nous avons en même temps fourni des encadrements techniques aux paysans pour réduire le taux d’aflatoxine dans les arachides depuis la production jusqu’à la récolte. La période de récolte est également prévue vers le mois de mars », a-t-il enchaîné.
Agro-écologique
En outre, sur les 18 800ha exploités dans le Grand Sud de Madagascar, près de 7 000ha ont été alloués à la culture de manioc. « Une prévision de production de 5 tonnes de manioc sec par hectare y est attendue en juillet 2023. Mais ce n’est pas tout ! Le programme DEFIS a contribué à la mise en place de 22 unités de transformation de manioc en farine et gari pour assurer la conservation de la production. C’est opérationnel et réparti dans diverses zones comme à Fort-Dauphin, Amboasary, Ambovombe, Bekily et Betroka », a fait savoir Bertrand Randrianarivo. Par ailleurs, les techniques agro-écologiques adaptées au changement climatique dans le Sud sont développées en partenariat avec le Centre de Technique Agro-écologique du Sud (CTAS) dans la partie Sud de l’île. « Cinq sites agro-écologiques étalés sur une superficie totale de 1 500ha sont ainsi mis en place dans les zones sédimentaires. On plante entre autres, le casanus utilisé comme brise-vent pour protéger les cultures de manioc, sorgho et mill, sans oublier la mise en place des couvertures végétales mortes ou vivantes. La rotation de cultures s’impose également. Des cultures fourragères comme le cactus inerme, ne sont pas en reste pour servir d’alimentation aux cheptels d’élevage. Par ailleurs, les 125 points d’eau installés dans le Sud sont valorisés pour la culture de jardins potagers à raison de 500m2 par point d’eau », a-t-il conclu.
Navalona R.