De grandes avancées sont déjà acquises par Madagascar, en termes de développement numérique. Dans l’ensemble des pays africains, les projets de développement s’orientent de plus en plus vers les technologies digitales. Favoriser l’espace numérique aidera à recentrer les priorités de développement du secteur agro-industriel de l’Afrique et à surmonter ses nombreux obstacles. Tel est l’objectif affiché lors d’une rencontre officielle de mercredi dernier, en marge de la 7ème Conférence internationale de Tokyo (TICAD). «L’agriculture numérique est la prochaine étape du développement économique de l’Afrique. Il y a des risques, certes, mais aussi des rendements intéressants; c’est le moment pour nous tous d’avancer dans cette direction », a soutenu Jennifer Blanke. Le séminaire tournait, en effet, autour de la création de marchés pour la numérisation de l’Afrique et était organisé conjointement par la Société financière internationale (International Finance Corporation – IFC) et la Banque africaine de développement (BAD).
Effets d’entraînement. Dans son intervention, le président du Groupe de la BAD, Akinwumi Adesina a évoqué une anecdote datant de l’époque où il était ministre de l’Agriculture du Nigéria. Un groupe de femmes l’avait abordé dans le hall d’un aéroport du nord du pays. Elles avaient tiré des téléphones cellulaires de leurs poches et l’avaient vivement remercié pour le « don », qui leur avait permis d’accéder à des données sur leurs appareils. Il s’agissait en fait de téléphones distribués aux agriculteurs et agricultrices, et ces femmes avaient fait référence à un système de portefeuille électronique leur permettant de recevoir des intrants subventionnés, que le ministre Adesina avait alors institué à leur intention. «J’aime beaucoup ce que la technologie a apporté à ces femmes », a-t-il déclaré devant un auditorium comble. Pour sa part, Michael Hail , directeur du Centre technique de coopération agricole et rurale (CTA), a indiqué que la technologie numérique est une condition préalable à la progression de l’agriculture sur le continent. «Sans transformation de l’agriculture, aucun développement n’est envisageable », a-t-il martelé. Par ailleurs, au cours de la rencontre, des investisseurs, des agriculteurs et des représentants des gouvernements ont passé en revue un large éventail de sujets intéressant l’économie numérique de l’Afrique, tels que des financements pour les agriculteurs, les goulets d’étranglement, l’alphabétisation numérique, les systèmes de paiement et les possibilités d’investissement.
Antsa R.