
Madagascar figure toujours parmi les pays à faible développement humain selon le rapport mondial 2025 sur l’Indice de Développement Humain (IDH) publié par le PNUD.
Le fossé se creuse. De moins en moins de personnes bénéficient des avancées économiques, tandis que le développement humain stagne pour la majorité. Avec un score de 0,501, le pays se classe au 172ᵉ rang sur 193 États. Bien que l’IDH national ait progressé, les avancées restent lentes et fragiles face aux défis structurels. L’IDH de Madagascar a connu une progression de près de 30% en trente ans. La durée moyenne de scolarisation est passée de 3,7 ans en 1990 à 6,4 ans aujourd’hui – selon les chiffres officiels – et l’espérance de vie s’établit désormais à 64,9 ans. Cependant, le revenu national brut par habitant demeure faible, à environ 1 300 dollars (PPA), freinant la capacité des ménages à accéder aux services de base.
Inégalités persistantes
Corrigé des inégalités, l’IDH de Madagascar chute de 31%, révélant de fortes disparités entre zones urbaines et rurales, mais aussi entre hommes et femmes. L’Indice de Développement de Genre (IDG) met en évidence un accès plus restreint des femmes à l’éducation et à l’emploi formel, malgré leur poids central dans l’économie informelle.Le pays fait face à une forte instabilité liée aux chocs climatiques, aux crises politiques et aux faiblesses institutionnelles. Le Sud, frappé par des épisodes récurrents de sécheresse, concentre les taux de pauvreté les plus élevés. Cette vulnérabilité fragilise les efforts de réduction de la pauvreté et explique en partie la stagnation de l’IDH.
Perspectives à renforcer
Le rapport 2025 souligne que Madagascar a besoin d’investir davantage dans la santé, l’éducation et la protection sociale pour accélérer la trajectoire de son développement humain. Les partenaires techniques et financiers, dont le PNUD et la Banque Africaine de Développement, appellent à un renforcement de la gouvernance et à une meilleure mobilisation des ressources domestiques. En dépit des obstacles, Madagascar dispose d’un potentiel considérable en matière de capital humain, de ressources naturelles et de jeunesse. Le défi demeure de transformer ces atouts en un développement inclusif et durable.
Antsa R.