
Plus de la moitié de la population malagasy est constituée par les femmes. Une mine de ressources qui n’attend qu’à être exploitée.
Sauf dans les sociétés matriarcales comme les Sakalava, la femme est souvent exclue de toute décision de développement et d’épanouissement. Un poids culturel qui constitue un grand handicap pour les femmes forcées de se rabaisser et de taire leur potentiel. Handicap également pour le pays qui se trouve privé de ressources qui pourraient – devraient – participer activement pour son développement. Réduite à la gestion des ménages, la capacité managériale et entrepreneuriale des femmes, s’essouffle avec le temps. Pourtant, les femmes sont meilleures gestionnaires que les hommes. La résistance aux diverses crises de nombreux foyers malgaches s’en trouve une parfaite illustration de ce « savoir-faire minimisé » des femmes. Passer outre les frontières socio-culturelles n’est pas aisée pour une femme malgache. Mais les faits le prouvent, elle s’illustre lorsqu’elle œuvre dans une activité plutôt masculine. Comme en témoigne Marie Noelle Jarison, femme entrepreneure œuvrant dans le domaine du transport à Nosy Be Hell-Ville « le domaine du transport maritime et terrestre où j’exerce est très masculin. Les diverses pressions sociales et les difficultés liées au secteur m’ont poussé à fournir plus d’efforts que mes concurrents de l’autre sexe. Cela n’a pas été une mince affaire mais je commence à faire la différence. Et avec, les clients et la renommée viennent petit à petit ». La nécessité pour les femmes de participer au processus de développement a été soulevé durant l’ouverture officielle de l’atelier de sensibilisation et de formation Projet femme et Agro Industry à l’hôtel Le Pavé Antaninarenina hier. Un évènement qui a réuni des femmes entrepreneurs issus de dix régions du pays.
5 mois. L’atelier qui s’est déroulé à l’hôtel Le Pavé hier , consistait à la sensibilisation et à la formation des femmes dans l’Agro Industry. Une initiative entrant dans le cadre du projet PROCOM financé par l’Union Européenne et qui entend permettre de renforcer les capacités managériales de 35 femmes œuvrant dans le domaine de l’Agro Industry. Sélectionnées hier, les 35 femmes bénéficieront de renforcement des capacités entrepreneuriales et techniques relatives au secteur durant cinq mois. Conditions sine qua non permettant à tout entrepreneur de gagner les marchés nationaux, régionaux et internationaux. Le projet de cinq mois a donc pour objectif d’améliorer les produits de façon à répondre aux normes internationales. L’intérêt des femmes malgaches pour l’entrepreneuriat a été observé durant l’ouverture de l’atelier à l’hôtel Le Pavé hier. Un intérêt qui se définit en signe révélateur sur leur volonté à prendre part au développement, mais surtout à leur épanouissement propre.
José Belalahy