Lors de la Conférence des Bailleurs et des Investisseurs qui s’est tenue à Paris l’an dernier, le Chef de l’Etat a réaffirmé que Madagascar vise à accroître significativement la production agricole tant à vocation alimentaire que commerciale. Faire de la Grande île le grenier alimentaire de l’Océan Indien, constitue également un objectif à atteindre, sans oublier les opportunités offertes via la prospection du marché de la Région orientale et australe de l’Afrique. Pour ce faire, « une création de 2 millions d’hectares de Zones d’Investissements Agricoles (ZIA) est prévue en l’espace de dix ans. D’autant plus, le pays dispose déjà d’un Programme National d’Investissement Agricole, Elevage et Pêche (PNIAEP) ainsi que d’un Programme National Foncier (PNF) », a expliqué le ministre auprès de la Présidence en charge de l’Agriculture et de l’Elevage, Rivo Rakotovao lors d’un atelier sur l’élaboration de la loi sur les ZIA hier à l’Espace Dera.
Cadre juridique. Cet atelier, financé par la Commission Economique de l’Afrique, est co-organisé par son département et celui de l’Aménagement du Territoire. En fait, ces Zones d’Investissements Agricoles seront destinées aux exploitations agricoles et économiques des investisseurs privés, aussi bien nationaux qu’internationaux. Et la sécurisation de leurs investissements doit être assurée notamment sur le plan foncier concernant l’accès à des terrains à grandes superficies. La sécurisation des droits fonciers des petits exploitants agricoles familiaux n’est pas en reste. « Il faut ainsi asseoir un cadre juridique des ZIA. C’est la raison pour laquelle, toutes les parties prenantes sont consultées dans le cadre de cet atelier afin d’élaborer une loi y afférente », a-t-il évoqué. Parmi lesquelles, on peut citer, entre autres, les autorités locales, les techniciens des services déconcentrés, la société civile, les organisations paysannes et le secteur privé. « Le processus consensuel et inclusif est de mise afin d’obtenir une loi cohérente et en harmonie avec les textes sectoriels », a-t-il enchaîné.
Taux de 6%. Par ailleurs, des consultations régionales seront également prévues dans les prochains mois afin de recueillir les propositions des différents acteurs de développement au niveau des régions. Ce sera financé par le Projet de Croissance Agricole et de Sécurisation Foncière au sein du ministère de tutelle. Et en revenant sur les deux programmes dont dispose Madagascar, l’objectif global consiste à réduire le taux de pauvreté de la population. Un taux de croissance annuelle de 6% pour le secteur Agriculture, Elevage et Pêche est également prévu contre 2,6% actuellement, à part l’accroissement des investissements privés dans ces trois sous-secteurs.
Navalona R.