
Plusieurs projets de développement rural ont été mis en œuvre dans la région Bongolava, mais la plupart ont échoué. Cette fois, les habitants de la région se prennent en main, et ont trouvé des solutions avec les ressources disponibles sur place.
La population de la région Bongolava a trouvé par elle-même des solutions aux problèmes quotidiens. Ceux liés à l’insécurité, aux sources de revenu, à l’énergie, etc. sont les plus courants. En effet, tout comme l’ensemble de la Grande-île, cette région dispose de nombreuses ressources, mais sa population reste encore pauvre. « Cette région a déjà connu des interventions des partenaires techniques et financiers, mais les effets sont moindres, par rapport aux ressources allouées. Notre approche d’aujourd’hui émane du concept Seikatsu Kaizen, apporté par la JICA (Agence japonaise de coopération internationale). Celle-ci concerne juste l’identification des problèmes, qu’ils soient grands ou insignifiants, et l’utilisation optimale des ressources disponibles, pour les résoudre. Lorsque ce sont les personnes concernées qui évoquent un problème et qui contribue à sa résolution, la réussite est presque certaine », a affirmé Stanislas Ranaivomanana, directeur de Développement Régional (DDR) de Bongolava.
Par étape. Certes, il est difficile de sortir de la pauvreté, sans appui. Mais tous les appuis du monde pourraient également être en vain, avec une mauvaise mentalité des bénéficiaires. « Il faut procéder par étape. Pour pouvoir bénéficier pleinement des appuis des bailleurs, une population devrait avant tout être capable de réussir une utilisation optimale des ressources dont elle dispose. Une évolution importante est déjà visible dans cette région. Les initiatives et les innovations des paysans sont impressionnantes », a évoqué le représentant résident de la JICA, Akira Nishimoto, lors d’un concours périodique sur l’innovation, qui s’est tenu hier à Tsiroanomandidy. En effet, sur les 26 Communes bénéficiaires de l’approche Seikatsu Kaizen, 17 ont présenté leurs innovations des six derniers mois. « Les participants à la démarche Kaizen se forment en groupes d’environ 15 individus. Chaque commune sélectionne déjà son meilleur groupe pour participer au concours régional », a expliqué Jean Aimé Rabemanantany, membre du Comité d’organisation du concours. Suite au concours, l’association FIBEMA (Fikambanam-behivavy manao asa tanana) d’Ankadinondry Sakay a gagné le trophée Originalité ; le groupement Tsirinala d’Ambararatabe quant à lui a reçu le trophée Approfondissement ; et enfin, le groupe Ainga de Fenoarivobe a obtenu le troisième trophée pour l’Engagement de ses innovations envers la société. Mais pour ces gagnants aussi bien que pour les autres, les recherches se poursuivent.
Antsa R.