Madagascar a élaboré pour la première fois une politique nationale de développement urbain pour faire face aux défis et enjeux actuels de l’urbanisation rapide non maîtrisée. En effet, la population urbaine croît plus rapidement que la population rurale, avec un taux de croissance démographique allant de 4 à 5 % par an. Les 172 villes recensées dans tout Madagascar abritent 6 900 000 habitants, soit le tiers de la population nationale. D’ici 2036, ce taux de croissance de la population urbaine va atteindre près de 50 % avec 17 millions d’habitants résidant en ville. « Il y aura des impacts énormes sur le développement du secteur urbain tant que nous ne prendrons aucune mesure dès maintenant », a soulevé le Premier Ministre Jean Ravelonarivo, lors de l’ouverture du Forum National Urbain, dans sa 2e édition hier à l’hôtel Carlton.
Interdépendants. Tout cela nécessite entre autres, l’aménagement et l’extension des villes, la construction des infrastructures sociales de base tels que le logement, les hôpitaux et les écoles ainsi que les infrastructures routières pour faciliter la libre circulation des biens et des personnes. En effet, 72 % de la population vivent actuellement dans des zones précaires avec une prolifération des bidonvilles. En outre, le Chef du gouvernement a évoqué qu’il faut veiller au développement équilibré entre le secteur urbain et le secteur rural puisque le premier constitue le maillon de la croissance inclusif en tant que moteur de développement économique tout en fournissant des services. La preuve, les villes génèrent les ¾ du PIB (Produit Intérieur Brut) de la nation. Par contre, le milieu rural leur fournit de la nourriture. Son développement contribuera ainsi non seulement à la réduction de l’exode rural mais aussi à une meilleure gestion des zones urbaines. « Ces deux secteurs sont ainsi interdépendants. Et les maires jouent également un rôle important en la matière », a fait savoir le Premier ministre Jean Ravelonarivo.
Actions transversales. Par ailleurs, la mise en œuvre de cette politique nationale de développement est au cœur de discussion dans le cadre de ce Forum National Urbain II. « Toutes les parties prenantes dont entre autres, l’Etat, le secteur privé, les Collectivités Territoriales Décentralisées comme la région et les communes ainsi que les partenaires techniques et financiers doivent y contribuer. Et il s’avère prioritaire de réaliser une extension des villes ainsi que des infrastructures adéquates permettant d’accueillir les nouveaux habitants, d’assurer une gestion foncière, d’améliorer les réseaux de distribution et de curage d’eaux. Notre département se charge de la coordination de toutes ces actions transversales pour avoir une ville planifiée », a expliqué Rivo Rakotovao, le ministre d’Etat en charge des Projets présidentiels, de l’Aménagement du Territoire et de l’Equipement.
Navalona R.