Après avoir accompli leur mission, celle d’assister à l’inauguration du Stade Barea à Antananarivo, le gouverneur de la région Diana Arouna Daodo Marisiky et madame la vice-présidente de l’Assemblée nationale de la région d’Antsiranana, Jocelyne Maxime, ont débarqué à l’aérodrome d’Arrachart, hier 6 septembre à 10 heures.
Lors de leur discours, ces intendants ont certifié que le président de la République de Madagascar se rendra à Diego-Suarez vendredi prochain, et y demeurera. L’intégration régionale repose sur les infrastructures et les services de transport qui soutiennent les mouvements de personnes et de biens à travers les frontières. Ces mouvements participent à la promotion des échanges et au développement socio-économique en général. C’est dans ce cadre que le numéro Un malgache inaugurera des ruelles pavées, la route Diégo-Ramena, et lancera la construction de la Route Nationale 6 reliant Ambilobe à Diego. Sous un autre angle, c’est également une façon de dire aux habitants qu’il n’a pas oublié le Nord, la région qui l’a élu à 80%. Le président est à mi-mandat. Le taux de chômage des jeunes a pris de l’ampleur d’une façon exponentielle. Diana se retrouve ainsi avec des jeunes diplômés qui ne peuvent accéder à un emploi, et des jeunes sous-qualifiés qui n’ont aucune chance de se faire une place.
Rappelons que ces derniers temps, Antsiranana est devenue le théâtre de contestations. Les revendications se succèdent depuis le début de l’année. Les habitants sont-ils ingouvernables ou les dirigeants n’arrivent-ils pas à administrer la région ? Hormis le délestage et les coupures d’eau dans les quartiers périphériques non résolus par les «Olo-be an-tanana», des cortèges de grèves animent la ville du Pain de Sucre. Les étudiants, les personnels administratifs et techniques de l’Université d’Antsiranana, les opérateurs touristiques, les correcteurs du baccalauréat, et récemment la grève des ouvriers de la Secren, tous ont porté des banderoles ! Apparemment, la ville va mal. Mais les hauts responsables ne voient pas les choses de cet œil. Selon le préfet de la région, « la ville est calme ». Rajoelina y est convié afin de rendre le sourire aux habitants, qui ont… les sourcils en « V » depuis l’année dernière. D’ailleurs cette attitude est devenue coutumière aux responsables de la ville depuis des années. Le terme « ça va an’i Diego » vient de là. Dans cette partie de la Grande Île, on n’ose pas dire ce qui nous dérange aux autres, parce que c’est honteux ! Cette fierté mal placée est devenue une tradition aussi bien pour les intendants de la ville que pour les habitants. Pourtant, les problèmes s’accumulent, la crise ronge tous les secteurs, les habitants n’ont plus confiance en l’autorité locale. De plus, Antsiranana est la partie oubliée du gouvernement.
Iss Heridiny