Située à 74 km d’Antsiranana, la commune d’Añivorano-Avaratra est un carrefour stratégique de la région Diana. Bien qu’elle couvre une superficie de 610 km², cette localité, autrefois un village féodal à l’époque précoloniale, s’est transformée en un territoire jouant un rôle prépondérant dans divers secteurs du district de Diego II, juste après Mahavañona. Ses habitants, majoritairement issus de l’ethnie Antakarana, vivent principalement de l’agriculture et de l’élevage.
Mythifié
Les récits historiques racontent que les élites originaires de cette contrée ont fortement contribué au développement de la région toute entière, elle regorge de légendes. Le lac sacré Antañavo, lieu de pèlerinage, attire les touristes locaux et les étrangers. Le mythe raconte qu’un vieux voyageur voulait étancher sa soif. En arrivant dans un village, il s’est adressé gentiment aux villageois mais personne ne lui ouvrit la porte, sauf un jeune homme. Après avoir bu une coupe d’eau que ce dernier lui offrit, le vieillard lui ordonna de quitter immédiatement le village, car une pluie diluvienne allait s’abattre et transformer tous ses habitants en crocodiles. Le jeune homme obéit. Depuis, le lac garde la mémoire de cette histoire mythique.
Une forte présence de la lignée royale
Cette légende a fait d’Atañavo un site touristique célèbre. Il est entré dans le circuit que les hôtels proposent à leurs clients. C’est le cas de La Reine de l’Ankarana. Bâtiment somptueux localisé au cœur de la commune rurale d’Añivorano-Avaratra, l’établissement a été construit en 2017 par un jeune entrepreneur issu d’une famille noble Antakarana. « La Reine de l’Ankarana relate effectivement la lignée royale de ma grande mère paternelle. Elle m’a élevé jusqu’à mes 5 ans. Paix à son âme. Son grand-père maternel Tsitindry et Ndrivotsobala, des jumeaux, sont les 28ème enfants de Lamboeny. Nous sommes des descendants de Tsitindry, (famille Njakasaidy, les familles générales kassimo d’Ambilobe), les descendants des Ndrivotsobala sont des familles de Bekolahy, Famille Mohajy, Nosy be, dont la Reine n´accédera jamais au pouvoir dans les traditions antakarana », a-t-il confié. Bien entendu, le choix s’est porté sur cette localité étant donné qu’elle incarne la coutume qui conserve la base jusqu’à présent. Par ailleurs, la cuisine reflète la gastronomie antakarana. « Excepté les commandes, nous suggérons à nos clients de la nourriture malgache. Les musulmans peuvent être rassurés car tout est halal ici ! », a affirmé le chef cuisinier Moustapha.
Bourg animé
Point commercial, passage obligé pour aller dans la célèbre carrière de saphir d’Ambondromifehy, Añovorano-Avaratra accueille des migrants environnants pour s’installer. Du temps de la colonisation, des infrastructures ont été édifiées dans le but de contrôler la circulation des marchandises ainsi que les produits du terroir. Afin de garantir la sédentarisation de la population, une école primaire a été bâtie en 1924. Le mardi 27 mai dernier était une occasion pour les enseignants et les élèves de fêter le centenaire de ce vieil édifice à l’hôtel La Reine de l’Ankarana après avoir effectué un carnaval. « Nous avons choisi le lieu, car Anivorano fait partie d’une ancienne ville historique. Elle est incontournable dans le Nord. D’ailleurs aujourd’hui, même l’école fête son siècle d’existence », a poursuivi le gérant avec fierté.
En somme, Antañavo, les Tsingy rouges, le Park Anjakely, ces sites réputés ont fait de la « cité au milieu de l’eau » un haut-lieu culturel et touristique influent dans le district de Diego II, voire de la région Diana toute entière !
Iss Heridiny