9 septembre 2021, après quelques jours de grèves, les ouvriers de la SECREN ont bénéficié d’une subvention afin que leurs salaires d’un mois et demi soient payés. Lors de son discours, Edgard Razafindravahy, le ministre de l’Industrialisation, du Commerce et de la Consommation a avancé que « L’Etat a la volonté politique pour redresser la SECREN qui est non seulement le poumon économique de la région Diana mais celui de la Nation malgache ». Pourtant, SECREN, ce poumon perforé depuis trente ans, rencontre des difficultés. Cela n’a pas arrangé les choses ! Les personnel de la SECREN entendent toujours leur ventre gargouiller.
La crise frappe de plein fouet, les poches sont vides, les ventres ont faim. Maigrement subventionné, le personnel de la SECREN s’apprêtait à descendre dans la rue hier, lundi 8 novembre 2021. Selon, les leaders, le salaire qu’ils ont reçu il y a quelques mois ne leur permet pas de vivre correctement. Ainsi, ils ont mobilisé leur troupe pour descendre dans la rue. De leur côté, les forces de l’ordre avisées, les ont empêchés de manifester. La tête basse, ils sont retournés chez eux.
En réalité, l’Etat a tendance à rejeter la faute sur les hauts responsables de la Société qui travaillent corps et âme pour que celle-ci ne tombe pas en faillite. Sous un autre angle, l’Etat n’a jamais reconnu qu’il a prélevé des sommes exorbitantes lorsque la société était en période de « vache grasse ».
Outre les grévistes de la SECREN, les enseignants de l’Ist-D voulaient grossir le rang mais sont également contrôlés par les forces de l’ordre. Des cortèges de grèves animent la ville du Pain de Sucre. Les étudiants, les personnels administratifs et techniques de l’Université d’Antsiranana, les opérateurs touristiques, les correcteurs du baccalauréat, et récemment les ouvriers de la SECREN, tous ont porté des banderoles ! Apparemment, la ville va mal. Mais les hauts responsables ne voient pas les choses de cet œil.
Par ailleurs, la ville grandit et la population urbaine augmente. Cette dernière construit des maisons illicites. Diégo Suarez a connu de tout temps des arrivées d’une population migratoire et d’un exode rural des communes rurales avoisinantes. N’étant pas forcément prête à accueillir de nouvelles populations, la capacité de la ville à résorber la pauvreté connaît actuellement son summum. Une population rurale qui fuit la pauvreté rurale et affronte une pauvreté urbaine complètement méconnue. En outre, l’extension urbaine aujourd’hui constitue un facteur d’insécurité.
Iss Heridiny