
Une sortie médiatique très attendue de l’Amiral Didier Ratsiraka ce jour lors d’une conférence de presse au Carlton.
L’Amiral Didier Ratsiraka mettra fin à son mutisme avec la sortie du livre de ses entretiens biographiques écrit par Cécile Lavrard-Meyer, intitulé « Didier Ratsiraka : Transition démocratique et pauvreté à Madagascar. » Aujourd’hui à partir de 19h, l’ancien président va tenir une conférence de presse à l’Hôtel Carlton. Une occasion certainement pour « Deba » de s’exprimer sur l’évolution de la situation politique à Madagascar depuis la tenue des assises nationales de réconciliation organisées par le FFKM et auxquelles il a activement participé. L’amiral Didier Ratsiraka a adhéré à la résolution de ces assises. Par contre, sa proposition sur le report des Communales n’a pas été prise en compte par le régime en place. Ce qui n’a pas empêché l’AREMA, son parti politique, de présenter des candidats dans toute l’Ile, en particulier dans la capitale. Sa fille Annick Ratsiraka et les barons de l’Avant-garde pour la Rénovation de Madagascar ont affiché leur soutien au candidat à la mairie d’Antananarivo le Pr Harimanana Raniriharinosy. Si pour certains observateurs, la participation de l’AREMA aux dernières Communales était juste un acte de présence, pour d’autres, l’homme fort de la deuxième République redynamise son parti pour envisager son retour au pouvoir.
Majorité à géométrie variable. L’amiral Didier Ratsiraka ne manquera pas de proposer des solutions à l’instabilité politique à Madagascar après l’échec de la motion de déchéance et de la motion de censure. Instabilité qui est favorisée par la majorité à géométrie variable à l’Assemblée nationale. A l’époque, l’existence d’une majorité à géométrie variable à l’Assemblée nationale avait facilité le retour au pouvoir de « Deba » en 1996. Le président de la République de l’époque le Pr Zafy Albert avait fait l’objet d’un empêchement, car il n’avait pas maîtrisé la majorité dans la Chambre Basse. En tout cas, on va comprendre ce que l’amiral Didier Ratsiraka veut entendre par « transition démocratique ». En principe, aucune transition ne peut être démocratique. Tout régime de transition est issu, soit d’un changement anticonstitutionnel ou coup d’Etat, soit d’un consensus de politiciens après l’empêchement ou la démission d’un président de la République élu. A rappeler que la mouvance Ratsiraka n’a pas signé la Feuille de route qui a institué la « transition consensuelle » de 2011. « Deba » a parlé de « Feuille de déroute ». Quoi qu’il en soit, l’amiral Didier Ratsiraka reste une importante personnalité politique dans le pays. On le consulte de temps en temps sur des questions délicates de la vie nationale.
R. Eugène