Le samedi 20 septembre dernier, Fenohasina le numéro 9 des Barea A’, qui a magnifiquement contribué au succès de l’équipe nationale au CHAN, a été accueilli par une bonne centaine de personnes à Antsiranana. L’initiative a été prise par les autorités locales, notamment le gouverneur de la Région DIANA, Taciano Rakotomanga et madame le préfet d’Antsiranana, Hermine Tsirinary.
À son arrivée à l’aéroport d’Arrachart, l’athlète a effectué un tour de ville avec les associations sportives et les responsables de la direction régionale de la Jeunesse et des Sports. Ensuite, le cortège s’est arrêté sur la place Foch devant l’Hôtel de ville. Les intendants ont tenu à prononcer des discours.
Mal agencé
Par rapport à l’accueil des autres joueurs dans les autres régions, celui de Fenohasina n’a pas été des plus fournis. À une communication défaillante, s’ajoute le délestage de 40 heures. Lassés par le black-out prolongé, les habitants n’ont pas pu recevoir leur héros comme il se doit. « Certes, il a représenté le pays, notre région. Nous en sommes fiers. Seulement, comment pouvons-nous mettre en place un carnaval alors qu’on n’a pas dormi en attendant que le courant revienne dans notre demeure ? », s’est désolé Ziad Tisy, un père de famille. Par ailleurs, certains considèrent que cet événement organisé à la va vite n’est qu’une diversion pour faire tomber aux oubliettes le dysfonctionnement électrique.
La joie a pris le dessus
Précédées par une chorégraphie de zumba spontanément inspirée par un danseur, les allocutions se sont focalisées sur le sport et les infrastructures. Les dirigeants étaient tous convaincus que la grande ville du nord était la pépinière des sportifs de haut niveau. Cependant, il y a une disparité entre l’intention et la réalité. Apparemment, les autorités promettent mais ne mettent en œuvre aucune action concrète. Excepté le stade manara-penitra Kianja Soa, édifié depuis la période de la transition et qui n’a pas été inauguré, les plus récentes infrastructures sportives datent de la Deuxième République. L’époque de Cosmos Secren se conjugue au plus-que-parfait, que de la nostalgie !
La victoire a mille pères dit-on souvent
Fenohasina Gilles a été le meilleur buteur malgache durant le championnat d’Afrique des nations de football. Formé à Antsiranana par Dadà, un sélectionneur très connu dans la localité, il est désormais la fierté de toute une région, à 25 ans. Il faut cependant reconnaître qu’il a évolué sur une terre battue, située derrière le gymnase couvert. Passage obligé et sanctuaire des grands footballeurs du nord, ce lieu de formation quasi archaïque semble être peu à peu envahi. Il convient également de se souvenir qu’une petite manifestation s’y est tenue au moment de la première pierre scellée dans le but d’y construire l’hôtel de police. Cela n’a malheureusement pas empêché la construction de l’édifice.
Les hautes personnalités sont-elles amnésiques à ce point ? Ou sont-elles persuadées que ce temple du football, malgré son état, a façonné des joueurs professionnels ? Devant l’assistance, un représentant étatique a promis de l’aménager. Interviewé par les journalistes, l’avant-centre de Barea A’ a encouragé « les olo-be an-tanàna » à construire et surtout à réhabiliter les centres sportifs de la ville. « Diego regorge de talent. Toutefois, les infrastructures ne sont pas adaptées. Donc, je demande à tous les responsables de multiplier leurs efforts pour que nos jeunes puissent manifester leur talent », a-t-il avancé.
Iss Heridiny