La tradition du poisson d’avril n’est plus respectée. Du moins, c’est ce qu’on a constaté hier. Beaucoup d’entre nous ont oublié cette habitude de potache lorsqu’arrive le 1er avril. Aujourd’hui, les tourments de la vie quotidienne nous empêchent de nous moquer gentiment de nos concitoyens. Rien ne prête à sourire autour de nous et les sujets qui nous préoccupent sont légion. Que ce soit chez nous ou dans le monde, aucun média n’a essayé de tromper ses lecteurs.
Difficile de rire ou de sourire un 1er avril
Les problèmes que nous devons affronter sont si nombreux qu’aucune tentative sérieuse de tromper nos concitoyens n’a été effectuée. Nous-mêmes, le week-end dernier, avons eu beau chercher une bonne blague à faire, mais nous nous sommes vite ravisés à cause de l’atmosphère actuelle. Ce 1er avril, ce ne sont que des catastrophes et une avalanche de mauvaises nouvelles que l’on voit en parcourant la presse du monde entier. On peut lire qu’au Népal, une puissante tempête a fait 27 morts et 600 blessés, et a provoqué d’immenses dégâts dans le pays. Au Pérou, il y a eu 20 morts dans l’accident d’un bus à Lima. Au Vénézuéla, on apprend que les autorités vénézuéliennes rationnent l’électricité à cause de l’aggravation des coupures de courant et que le président Maduro appelle ses partisans à participer à la répression des manifestations de l’opposition. La Maison Blanche a supprimé les aides accordées à trois pays d’Amérique centrale sous prétexte qu’ils ne font pas suffisamment d’efforts pour diminuer le flux de migrants se rendant aux Etats-Unis. La contestation de la rue est toujours aussi vive en Algérie après la formation d’un nouveau gouvernement par le président Bouteflika. Aucune solution n’est pour l’instant en vue car la population ne veut pas de compromis avec le pouvoir. A Madagascar, nous n’avons pas de véritable crise, mais des désagréments dans beaucoup de secteurs. L insécurité reste le mal le plus grave qu’il faut endurer. Il est donc difficile de respecter une tradition car il est difficile de rire ou de sourire dans ces conditions.
Patrice RABE