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mardi, mai 13, 2025
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Dirigeants de la Société civile : Silence total une fois casés

uneDès l’avènement de la quatrième République, il existe plusieurs grandes figures de la Société civile qui ont été nommées à un poste politique.

Les politiciens ne sont pas les seuls spécialistes du retournement de veste. Les militaires sont également concernés par ce fléau. On recense de nombreux officiers supérieurs qui n’ont pas hésité à mettre en veille leur carrière pour se tourner vers la politique. Parmi les candidats en lice pour les élections sénatoriales du 29 décembre prochain, l’on compte des officiers à la retraite ou des militaires en service qui figurent dans la liste des candidats présentés par des partis politiques. C’est le cas notamment du Colonel Lylison René de Roland qui représente les couleurs du parti « Miaraka Amin’i Prezida Andry Rajoelina » (MAPAR) dans la Province de Mahajanga. Certainement, l’ancien Directeur de la Force d’Intervention Spéciale (FIS) demandera à être mis en disponibilité après l’élection. On peut citer également le cas de nombreux hauts gradés de l’Armée et de la Gendarmerie qui semblent avoir oublié leur devise : « Ho an’ny Tanindrazana » (Pour la Patrie) dès leur nomination à un poste à responsabilité.

« Avis négatifs ». De leur côté, les membres de la Société civile n’ont pas pu s’exclure par rapport à ce « phénomène du seza ». Dès l’avènement de la quatrième République, l’on peut citer quelques exemples concrets de grandes figures d’associations et d’organisations de la Société civile qui ont observé un « silence total » pour ne pas dire « complice », dès leur nomination à un poste au sein d’une Institution. C’est le cas notamment de l’actuel président de la Haute Cour Constitutionnelle (HCC), Jean Eric Rakotoarisoa qui est actuellement considéré par bon nombre d’observateurs comme le plus grand défenseur des intérêts du régime HVM. Il a été fortement critiqué notamment lorsque la HCC a émis son avis concernant l’article 54 de la Constitution relative à la nomination du Premier ministre, et lors de la destitution de l’ancien Bureau permanent de l’Assemblée nationale dirigé par Christine Razanamahasoa. Nul n’ignore pourtant que l’éminent Professeur de Droit constitutionnel n’a cessé de proférer des « avis négatifs » contre le régime Rajaonarimampianina lorsqu’il était encore membre actif au sein du « Sehatra Fanarahamaso ny Fiainam-pirenena » (SEFAFI). Il faut admettre que ce revirement catégorique de position a provoqué une énorme déception, au niveau entre autres, des étudiants en Droit à l’université d’Antananarivo où Jean Eric Rakotoarisoa continue encore de transmettre ses « savoirs » à des milliers de jeunes.

« Vote secret ». Le président de l’actuelle Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), Hery Rakotomanana, qui vient de prendre fonction à la tête de cette structure en charge de l’organisation des élections, est aussi en bonne voie pour suivre les traces de Jean Eric Rakotoarisoa. Il y a quelques mois, ce membre du Groupe des experts nationaux (GEN) n’a cessé de lancer des critiques acerbes contre le régime Rajaonarimampianina. Pourtant, pas plus tard que la semaine dernière, il n’a pas hésité à riposter contre le KMF/CNOE qui a émis des réserves contre les préparatifs des prochaines élections sénatoriales, notamment contre le risque que pourrait engendrer le fait que le nombre des bureaux de vote soit identique au nombre des communes. Une constatation que l’actuel numéro Un de la CENI estime « infondée ». Selon ses dires, « il n’y a aucun risque puisqu’après les dernières élections communales, l’on sait déjà qui va voter pour le HVM et qui va voter pour les autres partis politiques ». Une manière à lui de laisser entendre que le scrutin du 29 décembre ne sera plus qu’une simple formalité. En quelque sorte, un mois avant l’élection, la CENI connait déjà les résultats au niveau des différentes circonscriptions électorales. Hery Rakotomanana semble avoir oublié l’importance du « vote secret ». Aux yeux des observateurs, ce genre de préjugé risquerait de porter atteinte à la bonne marche du processus et de remettre en cause l’objectivité et la neutralité de l’organe responsable de l’organisation des élections. De son côté, l’ancien président du KMF/CNOE, Ernest Razafindrabe joue la carte de discrétion depuis sa nomination à la CENI. Un silence considéré par bon nombre d’observateurs comme « évident et logique » dans la mesure où l’ancien leader de la Société civile a été désigné au sein de la commission électorale en tant que représentant du président de la République. La question est de savoir s’il osera ignorer les consignes de celui qui l’a nommé à ce poste.

Convictions. Le cas de l’ancien Coordonnateur national de l’Alliance Voary Gasy (AVG), Andriamanga Andry constitue également un exemple typique de membres de la Société civile qui ont « trahi » leurs convictions pour un « seza ». Nommé Directeur général au sein du Ministère de l’Environnement, il s’est tû complètement. Nul n’ignore pourtant que de par les investigations que l’AVG ait menée dans les régions considérées comme « zones rouges » en matière d’exploitation illicite de richesses naturelles, cette association a bénéficié de la reconnaissance des observateurs tant au niveau national qu’international. D’ailleurs, elle représente l’unique association qui a osé dénoncer l’implication de dirigeants et de hauts responsables étatiques dans des affaires de bois de rose. La question est de savoir ce qu’il en est du sort du membre de l’Alliance Voary Gasy qui est actuellement en prison après avoir dénoncé les trafics. Qui va désormais militer pour sa libération et quid de la position de l’AVG vis-à-vis de l’exportation illicite de bois précieux qui se poursuit jusqu’à aujourd’hui.

Davis R

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