Médecins Sans Frontières interpelle sur l’urgence d’augmenter massivement les aides alimentaires dans le Sud de Madagascar.
Une crise nutritionnelle d’une gravité exceptionnelle. Voilà comment Médecins Sans Frontières (MSF) qualifie la situation qui prévaut actuellement chez certaines familles du sud de Madagascar. En effet, selon toujours l’organisation, «28 % en moyenne des enfants de moins de cinq ans seraient atteints d’une forme aiguë de la malnutrition dans plusieurs villages du district d’Amboasary». «Des chiffres corroborés par ceux du système de surveillance nutritionnelle malgache et d’autres acteurs opérant dans la région selon lesquels 74 000 enfants souffrent de malnutrition aiguë», note Médecins Sans Frontière. 12 000 de ces enfants étaient en état sévère et que les chiffres seraient en augmentation de 80 % au cours du premier trimestre 2021. Ainsi, pour le district d’Amboasary, région Anosy, près de «14 000 personnes seraient considérées comme étant dans une situation de famine».
Explication. Diverses raisons sont avancées par Médecins Sans Frontières pour expliquer la situation qui prévaut actuellement dans le Sud de Madagascar. Entre autres, une sécheresse historique (la plus importante depuis 30 ans), le Tiomena (phénomène s’apparentant à des tempêtes de sables liées aux effets de la déforestation et qui ont recouvert une partie des terres arables et des aliments habituellement consommés en derniers recours comme les fruits de cactus) ou encore les effets collatéraux de la Covid-19. Par ailleurs, MSF fait également savoir que «l’aide peine à atteindre les populations, en raison notamment des contraintes spécifiques liées à l’insularité de Madagascar et à la géographie des régions du sud : un territoire semi-aride, avec de nombreux villages enclavés et peu de voies carrossables». MSF note ainsi que pour atteindre les villages reculés, il faut parcourir de longues distances depuis Antananarivo au chef-lieu de district d’Amboasary et enfin des localités concernées. Le trajet entre Antananarivo et Amboasary Sud se faisant habituellement en trois jours.
José Belalahy
