L’AV7 est en effervescence. Une aile de l’Association est d’accord pour inviter Marc Ravalomanana à la commémoration de la tuerie du 7 février qui se tiendra au Palais des Sports, une autre ne l’est pas et refuse catégoriquement sa présence. Mais la vraie question est celle-ci, Marc Ravalomanana ira-t-il au Palais des Sports ? Tant qu’il ne s’est pas prononcé, sa présence n’est pas acquise. Les raisons sont simples, il souhaite que la vérité éclate sur cette affaire à travers un procès équitable. Pour l’ancien président de la République, les vrais coupables ne sont pas encore devant la justice.
Division ou solidarité
Un de ses lieutenants a confié hier qu’il ne sera pas présent parce qu’il n’a pas l’autorisation de l’Etat. En d’autres termes les querelles des membres au sein de l’AV7 ne sont que des faux problèmes. Pardonner à Ravalomanana ce qu’il n’a pas fait n’a aucun sens. Le doute est permis car « il n’était pas au Palais d’Ambohitsirohitra » ce jour-là. Même Didier Ratsiraka l’a précisé. Marc Ravalomanana est maintenant de retour au pays. Il fait partie des cinq chefs d’Etat qui participent régulièrement au processus de réconciliation nationale entamé par le FFKM. L’AV7 qui organise sa cérémonie de commémoration voudrait les avoir tous au Palais des Sports avec le FFKM qui dirige le culte œcuménique. L’initiative est bonne en soi mais tant que des zones d’ombre existent sur cette affaire. Tant que la lumière n’est pas faite sur les responsabilités des uns et des autres, l’ AV7 ne devrait pas aller trop vite en besogne, même si aucun des ailes, qui la compose n’a tort et n’a raison dans sa position. Sinon, la journée du 7 février sera aussi celle de la solidarité nationale envers les victimes du cyclone Chedza qui a fait 64 morts et plus d’une centaine de milliers de sinistrés sur l’ensemble de l’Ile. La décision d’en faire une journée de la solidarité nationale a été prise en conseil de gouvernement. Certains observateurs y voient un moyen de détourner l’attention sur ceux qui commémorent les victimes de la « tuerie du 7 février 2009 » en leur volant la vedette. D’autres, en revanche, estiment que réveiller la solidarité est véritablement indispensable. La date du 7 février ne devrait pas être un moment de division politique mais de réconciliation. Un moment de solidarité s’il faut s’en tenir à la volonté du gouvernement. Quoi qu’il en soit, Marc Ravalomanana n’ira pas au Palais des Sports. Faute d’autorisation de l’Etat, dit-on, mais faute de transparence surtout sur ce dossier du 7 février.
Zo Rakotoseheno