Issue d’une famille nombreuse, composée de douze fratries, elle est la sixième dans son rang, Docteur Rahariveloarimiza Soarijaona Samuëline nous partage son parcours. Une passionnée de la météorologie, de l’enseignement, du partage de connaissance, même en ce moment où elle devrait profiter de sa retraite, elle continue encore à dispenser de son savoir, son savoir-faire et son savoir-être. Portrait.
Le parcours d’un vrai combattant. Orpheline de mère depuis la naissance, elle a été élevée par sa grand-mère, ses tantes et oncles, puis par ses aînés. Malgré toutes les difficultés, elle a su se fixer un objectif dans la vie. Protestante calviniste de confession et mariée à un anglican, elle est mère de trois enfants. Elle est dans le mouvement scout depuis sa tendre enfance jusqu’à présent. C’est cet esprit de scoutisme qui a forgé tout son parcours et sa personnalité : le sens de la discipline, de la modestie, de la solidarité, du partage, de la débrouillardise, de la créativité et de la persévérance…
La météo pour la vie. Docteur Rahariveloarimiza Soarijaona Samuëline est parmi les rares post gradés en Météorologie à Madagascar. Auparavant, elle avait peur de l’orage, c’était son enseignant de la classe de cinquième qui lui a expliqué les causes des phénomènes météorologiques. Il arrivait même à lui inciter à étudier spécialement la météorologie. Une idée qui ne lui passait pas par la tête. En 1979, elle voulait choisir le génie chimique, mais elle s’inscrivait comme par hasard en météorologie. Même si ce n’était pas son choix, elle avait pris au sérieux ses études. L’hydrologie la passionnait plus, mais dans tout son parcours professionnel, elle n’a jamais passé dans le service de l’hydrologie. On lui a déjà proposé à travailler au sein de l’ASECNA, à travailler en Allemagne, mais elle a choisi de rester à Madagascar pour servir au sein de la Météo nationale et pour enseigner à l’Ecole Supérieure Polytechnique de Vontovorona. Après sa prise service le 5 juillet 1983, elle est passé par toutes les étapes en commençant par être ingénieur stagiaire, ingénieur d’études, prévisionniste, climatologiste, responsable de la cellule environnementale, chef de service et directeur général. Elle est actuellement en retraite, mais continue encore à enseigner, à partager sa passion pour la météo.
Le métier de la météo est un métier noble. « C’est un métier accepté par tous » dixit Dr Rahariveloarimiza Soarijaona Samuëline. Elle était la prévisionniste pendant que le pape Jean Paul II devrait célébrer l’Eucharistie à Fianarantsoa. C’est avec fierté et satisfaction qu’elle raconte : « Si la messe était prévue à 8h 30, un brouillard épais était instauré à Fianarantsoa. Toutes les autorités devraient être informées de l’évolution de la situation météorologique toutes les 15 minutes. Le premier ciel visible a été constaté à 9h45. Le décollage du vol du pape pour Fianarantsoa a été autorisé… ». « …Le président de la République Didier Ratsiraka voulait une assistance aéronautique d’Iavoloha à Vatomandry. Satisfait de la prévision donnée, il m’appelait spécialement pour dire merci » nous raconte-t-elle.
Un livre pour matérialiser tout un parcours. Suite à une collecte des experts provenant de tous les pays membres de l’Organisation Météorologique Mondiale, seules trois personnes : Docteur Nirivololona Raholijao, Docteur Zoaharimalala Rabefitia et Docteur Rahariveloarimiza Soarijaona Samuëline peuvent parler à propos de la météorologie de Madagascar, seul Simon Razafindrabe peut parler de l’Hydrologie de Madagascar et acceptés à l’échelle internationale. Pour accomplir sa gratitude envers tout à chacun, pour continuer à partager sa passion de la Météo, dans le meilleur comme dans le pire, envers et contre tous, Docteur Rahariveloarimiza Soarijaona Samuëline a créé l’Association Patrakala et a écrit « Météo Madagascar 115 ans » vue par Patrakala dans le dessein d’aider chacun des Malgaches, chacun des secteurs de développement à bénéficier des ressources naturelles d’origines météorologiques. Elle projette placer gratuitement ce livre dans toutes les écoles, et dans les centres de documentation et bibliothèques de Madagascar à partir des contributions de ceux qui partagent sa vision.
Mamiah