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samedi, décembre 21, 2024
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Documentaire : Une reconnaissance de plus pour Cyrille Cornu

Le réalisateur français a été «  primé auprès d’excellents documentaires sur le thème de la nature au Wildlife Vaasa festival auquel 1 200 films étaient inscrits ».  Le documentaire sur Madagascar, Mamody, le dernier creuseur de baobabs, remporte une mention honorable. Cette édition célébrait les vingt ans du festival à Vaasa, en Finlande, du 28 septembre au 2 octobre 2022. L’équipe de Midi Madagasikara a eu l’opportunité de l’interviewer.

Midi Madagasikara. Votre film a été  félicité  par le jury. Quelle a été votre réaction quand vous avez appris que votre film avait obtenu la mention honorable ?

Cyrille Cornu

Le Wildlife Vaasa Festival en Finlande célébrait ses vingt ans. C’est un festival courtisé par les réalisateurs de films sur la nature. Cette année, 1 200 films étaient inscrits. Faire partie des finalistes et se voir attribuer pour le film “Mamody, le dernier creuseur de baobabs” une mention honorable est un véritable honneur et une sacrée reconnaissance.

Je suis le premier surpris par tant de sélections et récompenses. J’en suis très heureux et honoré mais, sincèrement, je ne m’attendais pas à un tel succès. La plupart du temps, je ne suis pas présent lors du déroulement des festivals. J’apprends donc par mail ou sur Internet si le film a retenu ou non l’attention des jury. Lorsque c’est le cas, c’est évidemment un grand bonheur. Madagascar est un pays extraordinaire auquel je suis très attaché. J’ai vécu dix ans sur l’île. J’ose espérer que cet amour que je porte à Madagascar se ressent dans mes films. Je suis, néanmoins, convaincu que le succès de mon dernier film vient avant tout de ce qui se passe devant la caméra. L’île est une source unique d’inspiration. La nature, les lumières, les rencontres, les sourires et les paysages y sont exceptionnels. Le cœur de la magie qui opère ce sont les moments de vie devant l’objectif. Ces moments que l’on va chercher souvent au prix de beaucoup de patience, d’énergie et d’amour.

MM : Ce nouveau film a t-il fait l’objet d’un budget conséquent ? Quels étaient les matériels utilisés ? Quel a été votre objectif ?

CC

Le film a coûté excessivement peu cher, moins de 10 000 euros. C’est vraiment rien dans le monde de la production audiovisuelle. Pour vous donner une idée, la plupart des documentaires coûtent dix fois plus cher, et même bien plus pour certains. J’ai tourné avec un appareil photographique haut de gamme de la marque Canon qui fait d’excellente vidéo et des objectifs de qualité également. Bien que professionnel, ce matériel reste très abordable. Les tournages se sont déroulés sur le plateau Mahafaly dans le Sud-Ouest de Madagascar. L’objectif était de raconter la pratique du creusage des baobabs, son origine et la vie des habitants du petit village d’Ampotaka dont celle de Mamody, le dernier creuseur de baobabs.

MM. Est-ce que Madagascar est connu ? Où est-ce que le film a fait connaître la Grande île au public ?

CC

Je pense que l’île de Madagascar commence à être connue du grand public mais que les films qui en parlent restent encore trop peu nombreux. La Grande île intéresse les spectateurs. Reste que filmer dans des régions enclavées, loin des grandes villes et des principaux axes de communication, est très compliqué, parfois dangereux. Il vaut mieux connaître le pays, y avoir vécu ou s’entourer d’une équipe locale pour se lancer dans une telle aventure. Mon film a été tourné dans le village d’Ampotaka, un petit village situé loin de tout. À ce titre, il présente une facette de Madagascar encore peu montrée à l’écran. La façon de vivre traditionnelle et en contact avec la nature de ses habitants est remarquable. Nous avons beaucoup à apprendre de ce mode de vie authentique.

MM. On parle souvent de cet arbre aux racines en l’air dans le continent africain. Quelle est la spécificité du baobab de Madagascar ?

CC

À Madagascar, comme en Afrique continentale, le baobab c’est effectivement l’arbre à l’envers, upside down tree comme disent nos amis anglophones. Mais c’est aussi les arbres bouteilles du Sud, les baobabs à la couronne aplatie de la célèbre Allée des baobabs ou encore les baobabs citernes du village d’Ampotaka sur le plateau Mahafaly. Il ne faut pas oublier que sur les 8 espèces de baobab connues dans le monde, 7 sont présentes à Madagascar et 6 sont endémiques de l’île, c’est-à-dire qu’on ne les rencontre nulle part ailleurs ! Cela est source de beaucoup de spécificités biologiques, écologiques et culturelles. La pratique du creusage des baobabs est elle aussi unique au monde.

MM. Avez-vous d’autres projets en vue ? Un autre documentaire sur la Grande ile ?

CC

“Mamody, le dernier creuseur de baobabs” est le premier épisode d’une série documentaire sur les baobabs de Madagascar. Les deux autres épisodes sont en cours de montage. Il y a, donc, encore beaucoup de travail pour les finaliser et les sortir. Parallèlement, j’aimerai revenir sur la Grande île pour œuvrer à la conservation des baobabs. Il y a un enjeu majeur à protéger ces géants fragiles face à la déforestation et au changement climatique. Cela peut se faire par une meilleure mise en valeur des baobabs présents dans les aires protégées, actuelles, mais aussi par le développement d’un écotourisme spécifique qui pourrait apporter des revenus au pays, en particulier aux populations locales. Il y a une demande en ce sens. J’ai également envie de tourner un nouveau film documentaire mais le projet n’est pas encore assez avancé pour en parler. Il s’agira d’un tout autre sujet que les baobabs, un sujet en lien avec la tradition et la culture malgaches.

Propos recueillis par Iss Heridiny

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