Bon nombre d’observateurs proposent la tenue d’un dialogue entre toutes les entités concernées afin d’éviter que ces revendications ne tiennent en otage les contribuables.
L’appareil judiciaire et le Service des Domaines sont complètement paralysés depuis hier. Pour cause, les greffiers et le personnel du Service foncier ont décidé de mettre à exécution leur ultimatum lancé la semaine dernière en vue d’une grève générale. Pour leur part, les auxiliaires de Justice ont écouté la consigne de leur Syndicat qui a appelé pour une grève générale sans service minimum. Aussi, le tribunal d’Anosy a-t-il été fermé durant la journée d’hier. Tous les procès programmés ont été ajournés. Même topo pour les déferrements. Ainsi, tous les individus devant passer devant le Juge ont du être ramenés en prison. Une situation qui a provoqué la colère et la consternation des familles venues au tribunal, espérant obtenir la libération de leur proche. Ils vont devoir se patienter pendant une dizaine de jours puisque d’après les informations, les affaires prévues être jugées hier sont reportées dans la semaine du 20 mars. D’autant plus que si l’on se réfère aux explications d’un des leaders du mouvement des greffiers, « cette grève est suivie à 100% par tous les greffiers travaillant dans tous les tribunaux de la Grande Ile ». A l’issue de leur Assemblée générale, les greffiers ont décidé de poursuivre leur grève jusqu’à l’obtention d’une réponse favorable de la part des autorités. Pourtant, bon nombre d’observateurs estiment que malgré l’existence de demandes d’audience déjà déposées auprès de la Présidence et de la Primature, les greffiers n’obtiendront probablement pas gain de cause vu les problèmes de trésorerie auxquels le régime fait face actuellement. Faut-il rappeler que mise à part l’augmentation de leur salaire, les auxiliaires de Justice revendiquent également l’arrêt de la corruption, le népotisme et le parachutage dans le recrutement des agents greffiers. Nombreux sont ceux qui ont adhéré au Corps sans avoir passé un concours. La reprise du versement et du reclassement est également réclamée. A noter que le versement a été suspendu depuis 2006 pour les agents greffiers.
Pressions. De leur côté, les agents du Service des Domaines ont également tenu une grève générale hier. Et ce, conformément à l’ultimatum lancé vendredi dernier. Jusqu’ici, les autorités n’ont encore donné aucune suite à leurs revendications. Parmi celles-ci figurent entre autres, la levée de la suspension de l’octroi de terrains, un statut particulier pour le personnel du Service foncier, ainsi que leur implication dans l’élaboration d’une nouvelle politique foncière. Ils exigent également l’arrêt des pressions contre les agents des Domaines perpétrées par les autorités. Tous les bureaux ont été fermés hier du côté d’Anosy. Tous les Corps, à savoir les Inspecteurs de Domaines, les Contrôleurs de Domaines et les Assistants Rédacteurs de Domaines ont participé à la manifestation. Aucun service minimum n’a été enregistré. En tout cas, la paralysie totale de l’Administration n’est pas à écarter. Cette double grève suivie à 100 % risque de faire tâche d’huile. Le mouvement des employés du Trésor public, des transporteurs et des agents de la Commune Urbaine d’Antananarivo constitue également une menace contre le régime. Autant de foyers de tension devant être réglés dans les plus brefs délais. Bon nombre d’observateurs proposent la tenue d’un dialogue entre toutes les entités concernées afin d’éviter que ces revendications ne tiennent pas en otage les contribuables.
Davis R