En général, un père ou une mère rêve de voir son enfant aller plus loin que lui ou elle-même. On pousse nos petits bébés à se surpasser afin qu’ils aient une meilleure vie. Mais chacun sait bien que les limites sont la liberté et la sécurité de l’enfant. Un enfant champion ? Tout sportif ou ancien sportif en rêve. Certains réussissent, d’autres respectent le choix de l’enfant quand celui-ci dit non. Parlons de deux cas de réussite en tennis, de leur style de vie.
Finaritra Andriamadison et parents
« Pouvez-vous parler du rythme de vie de l’enfant » : « à son âge, elle s’entraîne le soir après l’école pendant 1h à 1h30. La préparation physique est de 3h par semaine. Il faut dormir très tôt le soir. Pendant les compétitions, on respecte environ 9h de sommeil. Le régime alimentaire est très très équilibré, c’est-à-dire pas de gras, pas de gaz, beaucoup de légumes et de fruits secs et boire beaucoup d’eau ».
Quel rôle vous jouez ?
« Il faut être disponible pour pouvoir l’accompagner à ses entraînements, la soutenir et l’écouter en cas de baisse de moral, de petite blessure ou de crise de confiance en soi, savoir remotiver pendant la compétition ou l’entraînement ».
Et la scolarité ?
«L’école est primordiale. Il faut l’aider si besoin est à bien comprendre les leçons, à savoir occuper ses temps libres. Elle doit avoir une bonne note ».
Y a-t-il des inconvénients ?
« Oui, il faut beaucoup de sacrifices, pas d’invitation d’anniversaire, pas de sortie avec les copines etc.. ».
Et les côtés positifs ?
« On observe une maturation précoce. Elle sait prendre ses responsabilités. Cela aide à avoir une forte caractère. Elle arrive à surmonter facilement. Les petits problèmes de la vie quotidienne ».
Sampras Rakotondrainibe et parents
Le rythme de vie :
« Les journées et semaines sont très chargées. La journée type commence par le lever à 5h en semaine, car l’enfant doit avoir le temps de prendre un bon petit déjeuner avant de prendre le chemin de l’école. Le bus scolaire passe au point de ramassage à 6h20. Après l’école, Sampras rejoint son club pour suivre les entraînements, aussi bien les jours où il termine tôt que les jours où il termine à 16h40. Après les entraînements, dès qu’il rentre à la maison, il se met au travail directement après la douche, en attendant l’heure du dîner à 19h30. L’heure du coucher est fixée à 20h mais au vu de la charge de travail scolaire qui augmente au fil des années, Sampras ne se couche plus avant 21h. La journée du samedi est réservée aux entraînements. Sa journée de repos est le dimanche. C’est le jour où il peut rattraper les leçons non apprises et le seul moment où il a quartier libre, sauf lorsqu’il est en période de tournoi ».
La scolarité :
« Pour l’instant, Sampras arrive à allier scolarité et tennis. Le Lycée Français a jusqu’ici été très coopératif concernant ses nombreuses absences en pleine période scolaire. Mais ses résultats scolaires souffrent quand même de ses absences malgré un travail de rattrapage que nous nous efforçons de faire. C’est pour cela que nous préférons l’orienter vers un établissement de tennis-études. L’autre solution est aussi le home-schooling. C’est ce que font beaucoup d’enfants qui évoluent dans le tennis de haut-niveau ».
Les avantages :
« Grâce à la rigueur des entraînements et du rythme scolaire, Sampras a appris à s’auto-discipliner et à planifier ses journées. Il n’y a pas de place au désœuvrement. Ses voyages sportifs lui permettent de s’épanouir sur et en dehors des courts, et de tisser des liens d’amitié avec des enfants de différents pays ».
Les inconvénients :
« Son planning ne laisse pas beaucoup de place aux autres loisirs, sauf pendant les périodes de vacances. Les moments de vacances en famille se font rares, même à Noël, car les vacances scolaires sont prises par les tournois et les stages, et la vie spirituelle de Sampras est quasi-inexistante ».
Le message à faire passer :
« Viser le sport de haut niveau et vouloir être champion est un travail d’équipe qui nécessite beaucoup d’efforts et sacrifices de la part de l’enfant et de toute la famille. Tant que l’enfant est passionné, il faut le soutenir, pour ne pas avoir de regrets plus tard. Mais, le plus important à nos yeux, indépendamment des résultats, c’est d’inculquer les valeurs du sport aux enfants ».
Le rôle des parents :
« A part la prise en charge financière que les parents doivent assumer, ils doivent être présents et suivre l’enfant au quotidien pour veiller sur son alimentation, sur son état de santé, l’encourager au quotidien car il arrive que l’enfant soit très fatigué et ait besoin de plus d’attention que d’habitude. Le rôle des parents est de construire un environnement serein pour que l’enfant puisse vivre sa passion. »
Dossier conçu par Anny Andrianaivonirina