
Pas de nominations aux hauts emplois de l’Etat en l’absence du Président de la République qui n’a pas jugé utile de donner délégation de pouvoir au Premier ministre, pour présider un Conseil des ministres à sa place.
Lors du match retour contre les Lions de la Teranga, le coach des Barea, Nicolas Dupuis avait sorti Carolus et Anicet pour les remplacer respectivement par Legros et Marco. Ce qui n’avait pas empêché la défaite des Malgaches face aux Sénégalais. A fortiori sur le plan économique, le non remplacement de « joueurs » occupant des postes stratégiques, pourrait impacter négativement sur les résultats. Si le mot d’ordre présidentiel est de « Travailler à Grande Vitesse », la machine administrative risque au contraire de tourner au ralenti, voire de tomber en panne sèche, faute d’ORDSEC (Ordonnateur Secondaire) et de GAC (Gestionnaire d’Activités).
2 mois et 11 jours. En effet, bon nombre de titulaires de hauts emplois de l’Etat mis sur le banc de touche, n’ont pas encore été remplacés, quand bien même les sortants seraient tenus d’assurer la continuité des services publics. Quid de la valeur de leurs actes et de leurs signatures ? Et quid également du cas du Directeur Général de la Police Nationale ? Et pour cause, le titulaire du poste a été bombardé ministre de la Sécurité Publique depuis le 24 janvier 2019. En somme, cela fait 2mois et 11 jours que le poste stratégique de DGPN est désespérément vacant alors que ce ne sont pas les hauts gradé(e)s pleins d’expériences et intègres qui manquent dans les rangs de la Police nationale dont la mission primordiale est la lutte contre l’insécurité.
1 mois et demi. Même topo au niveau des Douanes et des Impôts qui constituent pourtant les deux mamelles ou « mamelona » des recettes de l’Etat sur lesquelles, le FMI est très regardant. Surtout après le déblocage de 43,9 millions de dollars au titre de la quatrième tranche de la FEC. La valse hésitation dans la nomination du Directeur Général des Douanes (DGD) et du Directeur Général des Impôts (DGI) n’est pas un signal fort à l’endroit de Washington, dans l’attente de la Lettre d’Intention ou le mémorandum de politique économique et financière du gouvernement malgache. Sur le plan interne, la double absence de DGD et de DGI depuis un mois et une semaine, entretient un climat d’attentisme et de flottement au sein de ces deux Directions générales. « Biby tsy manan-doha, tsy mandeha ». Littéralement, « un animal sans tête ne peut pas avancer » alors que les Douanes et les Impôts restent la bête noire des usagers et des contribuables. Quant aux DGD et DGI, l’atermoiement dans leurs nominations semble dire que ce sont des « Gisa mainty » difficiles à dénicher.
2 semaines. Cela fait aussi deux semaines que la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale n’a plus de DG depuis l’abrogation de la nomination de l’ex-titulaire du poste. Le fait que la CNAPS soit rattachée à deux ministères, en charge du Travail d’une part, et des Finances d’autre part, pourrait expliquer, sans forcément la justifier, la lenteur dans la nomination du nouveau DG alors que la CNAPS occupe une place vitale dans la couverture sociale des travailleurs qui entre dans le cadre de la politique de l’Etat.
« Mpisera ». Pourquoi le coach et/ou le capitaine de l’équipe nationale (au sens politique) tarde-t-il à trouver des remplaçants aux éléments clés renvoyés aux vestiaires ? Les nouvelles recrues pourraient être présentées lors du prochain mercato ou conseil des ministres présidé par le Chef de l’Etat à son retour du Sénégal. Un déplacement qui lui aura peut-être permis de prendre du recul par rapport aux pressions et propositions autour des nominations aux hauts emplois de l’Etat. Sans exclure les « mpisera » de haut vol (au propre comme au figuré) et au prix fort dont la manœuvre aurait été découverte par le Président de la République qui avait justement promis durant la campagne électorale, de lutter contre la corruption, à tous les niveaux. Du haut (emploi) en bas de l’échelle.
R. O